28 avril 2016 François Blais veut couper la prestation de base des personnes assistées sociales (communiqué)

Une décision indigne de sa fonction de ministre

Québec, 28 avril 2016 – Une personne seule à l’aide sociale touche un revenu de 726$ par mois, ce qui lui permet à peine de couvrir la moitié des besoins de base reconnus. Comment alors le ministre François Blais peut-il envisager de couper 224$ à ce montant? Le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc, dénonce l’acharnement du ministre : « Cette décision du ministre d’appauvrir les personnes les plus pauvres de la société est carrément indigne de sa fonction. »

 

Le Journal de Québec rapportait hier que le ministre François Blais a toujours l’intention de pénaliser les personnes faisant une première demande d’aide sociale et refusant de participer au programme Objectif emploi. Les pénalités seraient les mêmes que pour les « fraudeurs », allant de 56$ jusqu’à un maximum de 224$  par mois.

 

« Avec des revenus de 726$ par mois, une personne est déjà en situation de survie. Comment croire qu’elle pourra s’en tirer avec 500$ par mois? » s’interroge Serge Petitclerc. Rappelons que le coût minimal pour bien se nourrir lorsqu’on vit seul est de 276$ par mois. Cela laisserait 224$ à la personne pour couvrir l’ensemble de ses autres besoins, dont le loyer.  Par exemple, pour un studio à Montréal, le loyer était de 577$ en moyenne en 2015, d’après la Société canadienne d’hypothèque et de logement.

 

En plus de rendre la vie encore plus misérable  aux personnes au bas de l’échelle, François Blais démontre qu’il n’a rien retenu des critiques que sont allées lui présenter la presque totalité des organisations consultées par la commission parlementaire. Soulignons le caractère discriminatoire et contreproductif de l’approche punitive prônée par le ministre, qui brime les droits des personnes en situation de pauvreté protégés par la Charte des droits et libertés de la personne.

 

Plus que jamais, le Collectif pour un Québec sans pauvreté exige le retrait pur et simple du projet de loi 70.

 

Actif depuis 1998, le Collectif pour un Québec sans pauvreté regroupe 35 organisations nationales québécoises, populaires, communautaires, syndicales, religieuses, féministes, étudiantes, coopératives ainsi que des collectifs régionaux dans la plupart des régions du Québec. Des centaines de milliers de citoyenNEs adhèrent à ces organisations qui ont dans leur mission la lutte à la pauvreté, la défense des droits et la promotion de la justice sociale. Depuis le début, le Collectif travaille en étroite association AVEC les personnes en situation de pauvreté.