Présentation de la version finale de la proposition

Le Collectif pour une loi sur l’élimination de la pauvreté invite la population à “rêver logique” avec lui le 13 mai prochain

Québec, le 9 mai 2000 - Le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté a présenté aujourd'hui la version finale de sa Proposition qu'il lancera officiellement à l'occasion d'un rassemblement qui aura lieu devant l'Assemblée nationale à partir de midi, samedi le 13 mai prochain.

Le rassemblement du 13 mai sera l'occasion pour les gens présents de procéder à une adoption populaire symbolique de la version finale de la Proposition de loi du Collectif.

Les organisateurs attendent la présence de participants de toutes les régions du Québec qui viendront célébrer le résultat de deux années d'action citoyenne intense et qui s'engageront maintenant dans le processus visant à passer de la Proposition à la législation.

De plus, une mosaïque géante sera installée sur la pelouse de l'Assemblée nationale. Le Collectif annoncera également à cette occasion une série de rencontres à venir visant à informer les membres de l'Assemblée nationale sur le contenu de cette Proposition.

La Proposition du Collectif part du constat que si en principe les citoyens sont égaux en dignité et en droits, en réalité la pauvreté empêche une partie de la population de réaliser ces droits reconnus.

" Les personnes en situation de pauvreté sont les premières à agir pour s'en sortir, mais c'est peine perdue si le système économique lui-même fabrique la pauvreté en conduisant à sacrifier les droits de toutes et tous aux profits de quelques-uns, analyse Vivian Labrie, porte-parole du Collectif. De même la pauvreté plus grande des femmes est un héritage lourd. Des structures sont à changer. Cela ne se fera pas tout seul. Il faut se donner des règles communes. Une loi permettrait de s'engager fermement et clairement comme société pour l'élimination de la pauvreté ".

" La Proposition du Collectif est rédigée comme une vraie loi et elle respecte le cadre législatif et politique du Québec ", indique Pierre Issalys, professeur en droit à l'Université Laval spécialisé dans le droit de l'administration publique et la rédaction des lois, qui a participé aux travaux de l'équipe de rédaction.

" Ce qui me frappe, dit-il, c'est la façon dont ce projet a été élaboré. Des milliers de personnes ont contribué au contenu de cette loi depuis deux ans. Il est novateur de voir des citoyens se mobiliser, mettre en ordre leurs idées et les rassembler logiquement dans une proposition de loi. "

" Cette Proposition serait applicable dès maintenant, confirme Danielle Girard, du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ). C'est donc une question de volonté politique.

" Mme Girard souligne également l'appui du milieu syndical au projet du Collectif, lequel s'est concrétisé le 1er mai dernier par la publication du manifeste "Agir pour une société sans pauvreté". Ce manifeste a été remis au Premier ministre au cours d'une rencontre avec les chefs syndicaux où Lucien Bouchard s'est engagé à rencontrer le Collectif au mois de juin et à écouter ce que ses membres avaient à dire.

" Quand le temps sera venu, nous ne voulons pas d'un dépôt symbolique, a pour sa part insisté Pascale Caron de la Caisse d'économie Desjardins des travailleuses et travailleurs (Québec). Nous voulons que l'Assemblée nationale chemine de façon non-partisane vers une véritable législation et nous prendrons le temps qu'il faut pour en arriver à cela. "

Les membres du Collectif considèrent que pour leur proposition devienne incontournable, la force du nombre et le niveau de mobilisation seront déterminants. Cet aspect de leur campagne est bien avancé. En effet, au moment de publier, plus de 166 000 personnes ont signé la pétition mise en circulation à l'automne 1998 par le Collectif, ce qui en fait une de pétitions majeures de l'histoire du Québec.

Le Collectif entend déposer sa pétition à l'Assemblée nationale quand elle atteindra 200 000 signatures. Plus de 1200 organisations ont donné leur appui au principe d'une loi-cadre, dont plusieurs villes et municipalités. Ce principe fait également partie des revendications internationales de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, laquelle appuie, au Québec, la Proposition du Collectif.

Pour les organisateurs de l'événement, le rassemblement de samedi prochain devant l'Assemblée nationale, marquera le début d'une nouvelle étape dans la vie d'un projet de citoyenneté pratiquement unique au monde, celle menant à la concrétisation de son projet.

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Créé le9 mai 2000
Dernière modification19 août 2015

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