17 octobre 2018 Communiqué

Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté: Un « gouvernement humain » ne laissera personne dans la misère

En ce 17 octobre, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Collectif pour un Québec sans pauvreté tient à rappeler au nouveau gouvernement que, s’il entend incarner le « changement » et être plus « humain », il devra commencer par se préoccuper du sort des personnes en situation de pauvreté. Le Collectif a hâte de connaître les propositions de la Coalition avenir Québec pour lutter contre la pauvreté, d’autant plus que le parti a pratiquement ignoré cet enjeu pendant la campagne électorale.

 Une pauvreté pourtant bien réelle

« Le Québec a grand besoin d’un gouvernement plus humain parce que la réalité des personnes en situation de pauvreté est intolérable », d’affirmer Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif. « Malgré une économie qui semble tourner à plein régime, il y a toujours une personne sur dix au Québec qui n’arrive pas à couvrir ses besoins de base. »

Voici quelques données parmi d’autres :

  • Plus de 104 750 ménages (juillet 2018) prestataires de l’aide sociale doivent « vivre » avec une prestation de base de 9 641 $ par année, à peine la moitié du revenu minimum nécessaire pour couvrir leurs besoins de base.
  • En 2017, les Banques alimentaires du Québec ont dû combler 1 886 961 demandes d’aide alimentaire d’urgence pour 170 576 personnes différentes par mois. Une hausse de fréquentation de 33,7 % depuis 2008.
  • Le tiers des ménages québécois consacrent 30 % ou plus de leur revenu aux dépenses de logement. 14,4% des ménages y consacrent 50 % et plus de leur revenu (2016).
  • Près de 800 000 personnes gagnent moins de 15 $ l’heure et, même en travaillant à temps plein, n’arrivent pas à sortir de la pauvreté.

Une loi pour lutter contre la pauvreté

Voilà plus de 15 ans, les parlementaires ont adopté à l’unanimité la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. « Même si elle n’est pas contraignante, cette loi a le mérite de rappeler au gouvernement qu’il a la responsabilité de lutter contre la pauvreté, et de le faire dans une perspective d’élimination de la pauvreté », précise Serge Petitclerc. « Pour le moment, force est de constater que cette loi n’a pas donné les résultats escomptés. La pauvreté n’a pas reculé au Québec dans les 15 dernières années. Le ministre sortant de la Solidarité sociale a lui-même reconnu l’échec des deux premiers plans d’action gouvernementaux de lutte contre la pauvreté. »

 Un statu quo inacceptable

« S’il entend lutter contre la pauvreté, le nouveau gouvernement ne pourra se contenter de tout simplement laisser aller les choses, poursuit Serge Petitclerc. Le troisième plan de lutte à la pauvreté que lui a légué le gouvernement sortant manque cruellement d’ambition. Nous avons déploré à plusieurs reprises qu’il ne s’agit tout simplement pas d’un plan de lutte à la pauvreté, notamment parce qu’il ne propose aucune mesure structurante en dehors du très imparfait projet de revenu de base. »

Serge Petitclerc conclut : « Dans un contexte de surplus budgétaires et de plein emploi, l’occasion est belle de donner le coup de barre qui s’impose pour améliorer durablement les conditions de vie des centaines de milliers de personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Ce faisant, le nouveau gouvernement marquerait nettement une rupture par rapport à la façon de faire des gouvernements des 15 dernières années et nous pourrions parler d’un vrai “changement”. Pour un “gouvernement humain qui a le cœur à la bonne place”, cela devrait aller de soi. »

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