Projet de recherche du Carrefour de savoirs sur la lutte aux préjugés

“Le plaisir: un besoin essentiel pour toutes et tous!”

Mise à jour (avril 2019) : publication du rapport de recherche.


bannière-1-photoPour changer les mentalités et contrer les préjugés envers les personnes qui vivent la pauvreté, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a mis sur pied en 2012 le Carrefour de savoirs sur la lutte aux préjugés. C’est au cœur des réflexions de ce Carrefour que le projet de recherche Le plaisir : un besoin essentiel pour touTEs!  a vu le jour.

À travers 10 photos qui font valoir la parole, le vécu et l’expertise des personnes en situation de pauvreté, les cochercheurEs-photographes ont cherché à répondre aux trois questions suivantes :

  • Quels sont les plaisirs auxquels les personnes en situation de pauvreté n’ont pas accès?

  • Pourquoi les personnes en situation de pauvreté n’ont-elles pas accès à ces plaisirs?

  • Pourquoi le plaisir est-il un besoin essentiel pour tout être humain et devrait-il être un droit pour touTEs?

 

Le fruit des travaux du Carrefour de savoirs sur la lutte aux préjugés est accessible sous deux formes:

  1. Un rapport: le rapport de recherche présente la démarche de recherche adoptée par le Carrefour et les réflexions et analyses des cochercheurEs sur chacune des questions présentées ci-haut.
  2. Une exposition-photo: L’exposition Le plaisir : un besoin essentiel pour touTEs! présente les résultats de cette production de savoirs et s’inscrit dans la démarche de lutte aux préjugés du Collectif. Elle est composée de 10 bannières et d’un fond sonore qui peuvent être empruntés au Collectif sur demande. La version numérique ci-dessous en présente le contenu.

 

Les préjugés :  un obstacle au plaisir et à la sortie de la pauvreté

Souvent, on accuse les personnes en situation de pauvreté d’être entièrement responsables de leur sort. Pourtant, ce sont surtout des facteurs hors du contrôle des individus, comme les cycles économiques, les transferts gouvernementaux et la création d’emplois qui ont la plus grande influence sur les taux de pauvreté.

Vernissage du photovoix le 11 mai 2016 au bar Le Drague

La métaphore des escaliers roulants permet de bien comprendre l’aspect structurel de la pauvreté : cet escalier est rempli de personnes qui veulent monter dans l’échelle sociale. L’escalier du haut a un mécanisme qui monte, donc qui facilite l’ascension sociale. À l’opposé, le mécanisme de l’escalier du bas descend, rendant l’ascension sociale beaucoup plus ardue. Les personnes au bas de l’escalier, malgré leurs efforts pour monter, continuent donc de descendre ou, au mieux,  font du surplace.

Les personnes vivant la pauvreté ont du mal à répondre à leurs besoins essentiels et à s’offrir des plaisirs. Un plaisir important auquel elles doivent souvent renoncer est celui de pouvoir choisir un mode de vie qui correspond à leurs besoins et à leurs préférences.

Aux causes structurelles s’ajoutent les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté : ils constituent un obstacle au plaisir, mais surtout un obstacle pour sortir de la pauvreté. Les préjugés créent des boucs émissaires pour expliquer les problèmes sociaux et les supposées difficultés financières de l’État. En fondant des politiques sociales sur des préjugés, les gouvernements briment les droits de la personne et freinent les avancées en matière de lutte à la pauvreté.

Bannière-10-photoLes préjugés tracent un portrait caricatural des personnes en situation de pauvreté : elles seraient toutes paresseuses, fraudeuses, menteuses… Ils laissent entendre qu’elles ne méritent pas les plaisirs que la vie peut apporter, surtout si elles sont à l’aide sociale. Ces personnes sont l’objet de jugements paradoxaux : par exemple, si elles fréquentent une banque alimentaire, elles seront jugées profiteuses, mais si elles ne le font pas, on dira d’elles qu’elles ne sont pas débrouillardes… Quoi qu’elles fassent, elles seront vues comme fautives.

Ces préjugés sont si répandus et virulents que les personnes en situation de pauvreté finissent même par les intérioriser. Cette intériorisation des préjugés peut les pousser à se refuser des plaisirs auxquels elles pourraient avoir accès, dans un geste d’auto-exclusion, parce qu’elles croient ne pas les mériter. Elles s’excluent de peur qu’on les exclue!

Bannière-9-photoPourtant, le plaisir vient répondre à plusieurs besoins essentiels. Il favorise une bonne santé physique et mentale. Il contribue à combler les besoins de valorisation, de réalisation de soi, d’authenticité, d’appartenance, et plusieurs autres besoins qui sont nécessaires au développement des personnes et aux relations entre les humains. C’est pourquoi les membres du Carrefour de savoirs sur la lutte aux préjugés estiment que le plaisir devrait devenir un droit.

La trame sonore du photovoix (optionnelle)

Cliquer pour activer le son. Mise en garde: la trame sonore vise à illustrer le poids et la violence des préjugés et pourrait rendre certaines personnes mal à l’aise.

Les images du photovoix

Liste des participant-e-s au projet photovoix

Ont généreusement participé au projet photovoix:

  • Catherine Bach
  • Micheline Bélisle
  • Marie-Lyne Bouchard
  • Maryline Côté
  • Johanne Gagnon
  • Mélanie Labrie
  • Gilles Tremblay
  • Patrick Tremblay