11 septembre 2017 Communiqué de la Coalition Objectif Dignité

Programme Objectif emploi et sanctions à l’aide sociale: Le ministre Blais doit abandonner sa réforme

Alors que se termine la consultation sur le projet de règlement visant la mise en place du programme Objectif emploi, la Coalition Objectif Dignité ne peut quexhorter une nouvelle fois le ministre de lEmploi et de la Solidarité sociale, François Blais, à faire marche arrière et à abandonner sa réforme de l’aide sociale. Ce matin, des représentant.e.s de la Coalition sont allés livrer un colis spécial au ministre pour lui rappeler l’ampleur de l’opposition à sa réforme qui, avec son approche obligatoire et punitive, représente un grave recul pour les droits des personnes assistées sociales.

Adoptée le 10 novembre 2016, la Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi (projet de loi 70) impose la participation au nouveau programme Objectif emploi aux personnes étant admissibles pour une première fois à l’aide sociale, sous peine de voir leur chèque d’aide sociale amputé. En effet, tout manquement aux obligations du programme pourra mener à des coupes pouvant aller jusqu’à 224$ sur le montant mensuel d’aide sociale.

« L’aide sociale permet à peine de couvrir la moitié des besoins de base; le gouvernement lui-même le reconnaît. Toute coupe à cette aide de dernier recours est indécente. Le programme Objectif emploi aura pour effet d’appauvrir encore davantage les personnes les plus mal prises alors que le gouvernement devrait plutôt viser une hausse significative du montant des prestations », dénonce Yann Tremblay-Marcotte, coordonnateur du Front commun des personnes assistées sociales du Québec et porte-parole de la Coalition Objectif Dignité.

En plus des sanctions financières, la Coalition Objectif Dignité reproche au ministre Blais d’ignorer la réalité des personnes requérant de l’aide sociale: elles sont souvent éloignées du marché du travail ou aux prises avec des difficultés personnelles ou des limitations à l’emploi non reconnues par le Ministère. Les impacts négatifs à prévoir sont nombreux, d’autant plus que les flous laissés dans le règlement sont importants, ce qui ouvre la porte à des décisions arbitraires.

« Plusieurs des personnes faisant une première demande sont des jeunes qui vivent diverses difficultés, qui n’ont pas de stabilité résidentielle, qui sortent des Centres jeunesse ou qui ont eu de la difficulté à terminer leur secondaire 5. Le programme Objectif emploi, plutôt que de leur offrir des mesures adaptées leur permettant de se réaliser, y va avec l’approche du bâton en les menaçant de les couper dès le premier petit faux pas, leur faisant vivre de nouveaux échecs au lieu de les aider », s’insurge Tristan Ouimet-Savard, coordonnateur des dossiers politiques au Regroupement des Auberges du cœur du Québec.

Finalement, la Coalition Objectif Dignité profite de la fin de la consultation pour faire une livraison spéciale au ministre Blais. « Nous avons profité de chacun des 60 jours de consultation pour livrer au ministre un colis contenant 404 cartes portant un message tout simple : la pauvreté et l’exclusion ne disparaîtront pas comme par magie — ou avec des mesures coercitives inutiles. Aujourd’hui, le colis que nous lui livrons porte le nom de toutes les organisations qui se sont opposées publiquement à sa réforme et qui lui demandent de cesser de s’acharner sur les personnes assistées sociales », conclut Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

 

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