17 octobre 2016 Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté (communiqué)

Et si le Québec devenait un champion de la lutte à la pauvreté?

En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Collectif pour un Québec sans pauvreté rappelle que dans une société aussi riche que le Québec, il est proprement scandaleux que plus d’un million de personnes vivent dans la pauvreté. Le Québec doit cesser d’ignorer toutes ces personnes qui ne demandent qu’un coup de pouce pour pouvoir vivre dignement.

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté soutient qu’en matière de lutte à la pauvreté, le gouvernement du Québec actuel est un champion… du pire. Il profite donc de cette journée spéciale pour l’inviter à effectuer un virage à 180 degrés et à livrer, dans les prochains mois, un plan de lutte à la pauvreté où celle-ci sera enfin réellement traitée comme une priorité nationale.

Pour cela, le gouvernement du Québec devrait d’abord changer d’attitude. Sa manie de ridiculiser les organisations et les personnes qui revendiquent, notamment, une augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure est pour le moins déplacée. « Au Québec, 970 000 personnes gagnent présentement 15 $ l’heure ou moins. Avec un tel salaire, une personne vivant seule demeure pauvre même en travaillant à temps plein. Il est prioritaire et urgent de mettre fin à cette situation », d’affirmer Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté et de la campagne 5-10-15.

Le gouvernement du Québec devrait aussi impérativement renoncer aux pénalités financières que prévoit le projet de loi 70 pour les personnes faisant une première demande d’aide sociale. La prestation de base actuelle pour une personne seule, de 623 $, permet à peine de couvrir la moitié des besoins de base reconnus. « Le ministre Blais propose de couper la prestation de base de 224 $. Ça relève de la pure indécence! C’est impossible de vivre au Québec avec 399 $ par mois », d’ajouter Serge Petitclerc, aussi porte-parole du Collectif. Le gouvernement devrait plutôt augmenter la prestation d’aide sociale et les autres aides financières jusqu’à ce qu’elles atteignent un seuil permettant à tout le monde de couvrir ses besoins de base. Selon des études, ce seuil se situe à environ 17 500 $ par année. Le gouvernement devrait aussi travailler à contrer les préjugés à l’égard des personnes en situation de pauvreté, au lieu de les alimenter comme il l’a fait en essayant de défendre son indéfendable projet de loi 70.

Finalement, le gouvernement du Québec devrait mettre fin à l’asphyxie des services publics, entamée depuis une trentaine d’années mais aggravée depuis la mise en place de politiques d’austérité. Cette austérité « toxique » a nui à la classe moyenne, mais encore davantage aux personnes les plus pauvres. « À qui profitent ces politiques d’un autre temps? » de questionner M. Petitclerc.

« L’élimination de la pauvreté doit devenir LE grand projet de la société québécoise. Il doit être porté par tout le monde. Et il faut la volonté d’y associer plus étroitement les personnes en situation de pauvreté, qui sont les premières concernées et les premières à agir pour s’en sortir. Le gouvernement doit donner l’exemple en démontrant plus de respect et, surtout, plus de solidarité envers les Québécois et les Québécoises emprisonnés dans la pauvreté », de conclure Mme Larivière.

À noter, en terminant, que le 17 octobre 2016 donne également le coup d’envoi de la tournée du Collectif sous le thème « S’organiser contre la pauvreté : un bon plan! » Cette tournée est l’occasion pour le Collectif de discuter avec les citoyennes et les citoyens de toutes les régions et de promouvoir ses propositions visant à faire du Québec une société sans pauvreté, égalitaire et riche de tout son monde.