Appel citoyen pour un Québec et un monde sans pauvreté

Réunis dans leurs ressemblances et leurs différences, les réseaux de solidarité et d’action que nous représentons rassemblent des milliers de femmes et d’hommes, certainEs en situation de pauvreté, d’autres non, qui jugent intolérable que la pauvreté empêche de réaliser les droits et libertés qui devraient être reconnus à toute personne, dans l’égalité et la dignité, ici et ailleurs dans le monde.

Nous constatons que la pauvreté dévaste des vies et mine les sociétés. Nous dénonçons le fait que les écarts de qualité de vie s’aggravent, à l’intérieur de la société québécoise et à l’échelle planétaire, parce que la richesse, réelle et suffisante, est mal répartie. Nous remettons en cause les systèmes économiques, politiques et culturels qui provoquent pauvreté et exclusion et qui sont toujours plus durs pour les femmes.

Un changement de cap s’impose. Il est possible de vivre ensemble autrement et nous y travaillons avec ardeur. Nous disons non à peu et pas assez. Nous voulons du bon et du meilleur, le pain comme les roses, pour tout le monde. Par conséquent:

Misant sur les acquis des luttes passées
ici et ailleurs dans le monde,
nous voulons jeter les bases d’un Québec
et d’un monde sans pauvreté,
plus solidaire, plus égalitaire !
 

Cet objectif ne peut se réaliser
qu’AVEC les personnes
en situation de pauvreté et d’exclusion.

Nous appelons donc nos concitoyenNEs
à agir ensemble
et à tous les niveaux en vue de cet objectif. Joignons nos actions pour nous
gouverner et nous développer autrement.

Nous proposons, pour le Québec, à la fois des mesures urgentes ayant pour effet d’améliorer directement les conditions de vie des plus pauvres et des moyens précis d’effectuer l’indispensable changement de cap, parmi lesquels une loi sur l’élimination de la pauvreté.

Nous mettons de l’avant pour cette société d’autres façons d’entreprendre collectivement de répondre aux besoins des communautés et de leurs membres, de vivre et d’organiser le travail, de commercer de manière plus équitable, de développer en somme une économie plus démocratique et plus solidaire.

Nous connaissons le potentiel créateur immense des personnes et des communautés pour trouver des solutions globales et durables aux problèmes qui les confrontent. Ce potentiel doit pouvoir prendre appui sur des instances publiques soucieuses de préserver les droits humains, le bien commun et le vivre-ensemble dans l’égalité et la différence.

Ces objectifs nous imposent aussi d’agir dans nos vies, dans nos organisations, aux plans local, régional, québécois, canadien et mondial. À tous ces niveaux, de nouvelles façons d’aborder les rapports entre les humains, de concrétiser une communauté politique et de concevoir, produire et distribuer la richesse s’imposent, en sorte que la vie aura du sens pour tout le monde.

Notre démarche est plurielle et ouverte. Nous faisons appel aux citoyenNEs du Québec, à leurs réseaux et organisations, pour que dans les prochains mois, les pouvoirs politiques, économiques et culturels ne puissent ignorer qu’il existe au Québec une volonté claire et solide d’avancer dans le sens de ces objectifs, et que cette volonté attend d’eux des réponses immédiates, concrètes et significatives.

Pour notre part, nous sommes et restons en mouvement. Nous n’acceptons plus l’immobilisme: l’urgence des besoins et la gravité des atteintes aux droits et libertés n’admettent pas que les systèmes en place demeurent immuables. Nous continuerons donc d’agir pour le changement en toute liberté, chacunE dans nos réseaux, en recherchant les complémentarités et sans éviter les débats. Le reste, nous l’apprendrons en le construisant.

Les réseaux organisateurs du
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Québec, le 25 mai 2002