25 mars 2021 Communiqué

Budget du Québec et lutte à la pauvreté/ Le gouvernement persiste et signe: «Débrouillez-vous!»

Après un an de pandémie, le gouvernement du Québec persiste et signe : les personnes en situation de pauvreté ne doivent rien attendre de lui. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce avec vigueur cette indifférence devant le fait que plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec… et n’y arriveront pas de sitôt !

« D’entrée de jeu, il faut souligner la cruelle insuffisance des deux seules mesures du budget qui touchent directement les personnes en situation de pauvreté, d’affirmer le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. D’un côté, la construction de 500 nouveaux logements sociaux est ridicule en regard des 5 000 réclamés comme seuil minimal, pour la prochaine année, par les regroupements communautaires en habitation. Il s’agit d’un choix politique irresponsable dans un contexte de pénurie de logements et d’augmentation vertigineuse des loyers. »

« Et que dire des 18,5 millions $ destinés à la bonification des prestations spéciales liées à la santé pour les personnes assistées sociales sur une période de cinq ans ? Comme il s’agit d’un rattrapage pour cause de non-indexation pendant des années, les personnes vont seulement cesser de perdre de l’argent chaque année. Et pendant ce temps, il n’est nulle part fait mention d’autres prestations spéciales qui n’ont pas été indexées depuis 1989, comme celles pour un déménagement, pour un incendie ou une catastrophe naturelle ou encore pour un séjour en maison d’hébergement pour victimes de violence. »

800 000 personnes abandonnées

Toujours selon Serge Petitclerc, « le problème avec ces annonces, c’est qu’elles ne changeront rien au fait que plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec. Ces personnes ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire et il est indécent que le gouvernement n’ait rien à offrir à la grande majorité d’entre elles et que des pinottes pour les autres. Pourquoi tolérer que des personnes n’arrivent pas à manger à leur faim au Québec ? Que faudra-t-il pour que ça devienne une priorité nationale ? Les appels au bénévolat et à la charité ne suffisent pas. Le gouvernement a la responsabilité d’assurer un revenu adéquat aux personnes en situation de pauvreté. »

« Si au moins ce même gouvernement arrivait à tenir ses maigres engagements ! Mais non. Pour les personnes assistées sociales, rappelons qu’il refuse toujours d’ajuster le montant des prestations en fonction de la révision de la Mesure du panier de consommation faite par Statistique Canada en 2020. Le budget vient le confirmer. Ce faisant, il renie les engagements du dernier plan de lutte contre la pauvreté. Cet entêtement prive les personnes de plusieurs centaines de dollars supplémentaires par année. Celles qui sont au programme d’Aide sociale, par exemple, sont ainsi privées annuellement de 1 020 $. Avec leurs revenus annuels actuels de 10 423 $, elles n’arrivent à couvrir que la moitié de leurs besoins de base. »

En conclusion

En somme, le budget 2021-2022 vient confirmer que le maître mot du gouvernement du Québec en matière de lutte contre la pauvreté, c’est l’indifférence. Voilà peut-être ce qui explique son besoin d’en appeler à la proverbiale résilience dans le titre même de son budget, qui se veut « pour un Québec résilient et confiant ». Ce que ce titre dit aux personnes en situation de pauvreté, au fond, c’est qu’elles sont aussi bien de se montrer résilientes et confiantes en l’avenir parce que le gouvernement n’a pas l’intention de leur venir en aide.

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