Grande guignolée des médias 2010

De beaux gestes, mais…

Québec, 2 décembre 2010 – Le Collectif pour un Québec sans pauvreté tient à saluer les élans de générosité qui auront lieu aujourd’hui dans le cadre de la Grande guignolée des médias 2010. Même si cette dernière permettra à plusieurs ménages de passer un temps des Fêtes moins difficile, il est important de rappeler que la pauvreté sévit à l’année au Québec et qu’elle touche de plus en plus de personnes de divers horizons. Le Collectif interpelle le gouvernement du Québec afin qu’il intervienne avec force afin de lutter contre la pauvreté et diminuer les inégalités croissantes.

Une pauvreté qui n’épargne plus personne

La pauvreté est trop grande au Québec. « Les conditions de vie des personnes en situation de pauvreté se sont détériorées ces dernières années. Le gouvernement du Québec ne fait aucun effort significatif pour les améliorer, particulièrement dans le cas des personnes seules, sans enfants et sans travail », a souligné Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif.

À preuve, une étude récente de Banques alimentaires Canada (BAC) révèle que, chaque mois, plus de 310 000 QuébécoiSEs sont contraintEs de visiter une banque alimentaire. Au Québec, le nombre de personnes y ayant recours a crû de 12,3 % sur un an et de 38 % sur deux ans depuis 2008. Parmi ces personnes, on dénombre un peu plus de 10 % de salariéEs. On constate également un appauvrissement des personnes qui bénéficient de l’aide financière aux études ou qui travaillent au salaire minimum, celui-ci n’ayant réellement augmenté que de 1,3 % entre 2000 et 2010. Par ailleurs, l’inflation a progressé de 21,7 % ces dix années et les tarifs ont augmenté pour tout le monde : l’électricité, le panier d’épicerie, le logement, le transport, les loisirs, etc. Par exemple, le coût moyen des loyers au Québec a augmenté de 29,3 % entre 2000 et 2009. Si les revenus des personnes en situation de pauvreté n’augmentent pas, mais que tout coûte plus cher, il est évident que les colonnes de leur budget ne balancent plus.

Bref, en 2009, plus de 800 000 QuébécoiSEs ne couvraient pas leurs besoins de base et des données de Statistique Canada montrent qu’aujourd’hui, près d’une personne sur trois (29 %) sur l’île de Montréal vit sous le seuil de la pauvreté. Plusieurs personnes immigrantes, des personnes seules et de nombreux ménages monoparentaux viennent gonfler ce chiffre alarmant.

Une situation accablante

« C’est d’autant plus accablant qu’un comité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a condamné le Québec et le Canada à maintes reprises, soulignant que nos sociétés étaient trop riches pour avoir des taux de pauvreté si élevés. Voulons-nous une société où la solidarité dépend de la générosité ponctuelle du temps des Fêtes, ou une société qui respecte les droits de touTEs et qui assure la justice sociale, à l’année longue, par une meilleure répartition de la richesse? », a questionné M. Petitclerc. Le gouvernement du Québec doit cesser de fermer les yeux sur cette réalité. Il doit mettre fin aux mesures appauvrissantes. Il doit réinvestir massivement afin que l’ensemble de la population du Québec puisse vivre dignement.

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Créé le2 décembre 2010
Dernière modification19 août 2015

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