Réaction aux coupures appréhendées à l’aide sociale

Les plus pauvres financeront-ils la relance?

Québec, 10 juin 2010 – Le gouvernement du Québec se prépare-t-il à couper dans les revenus des plus pauvres pour relancer l’économie du Québec? Il semble bien que oui : réduire les prestations déjà anémiques des personnes dites en contraintes temporaires à l’emploi serait une solution débattue au conseil des ministres pour répondre aux objectifs budgétaires du ministère de l’Emploi et de la dite Solidarité sociale. « Les plus pauvres ont déjà payé pour la crise, on veut maintenant les faire payer pour la reprise », s’indigne Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Au nom d’une incitation à l’emploi mal comprise, on coupe le supplément accordé à des parents qui ont de jeunes enfants de 2 à 5 ans et aux personnes de 55 ans et plus, actuellement reconnues comme ayant des contraintes à l’emploi qui justifient une maigre allocation supplémentaire de 120 $ par mois. Clairement, il s’agit de couper là où les vulnérabilités sont les plus grandes. « Le gouvernement croit-il vraiment encourager les gens à chercher du travail en réduisant leurs ressources dans une période de leur vie où les obstacles à l’emploi se multiplient? » demande M. Petitclerc. Et il ajoute : « Le ministre de l’Emploi a-t-il recruté un bassin d’employeurs prêts à embaucher des personnes de 55 ans et plus? »

Il y a quatre jours, le gouvernement dévoilait son Plan d’action pour la solidarité et l’inclusion sociale, dans lequel le premier ministre lui-même affirme : « Aujourd’hui, nous choisissons d’améliorer davantage notre filet social ». Devons-nous comprendre qu’au lieu d’un plan de lutte à la pauvreté, nous avons hérité d’un plan de lutte aux pauvres? S’agit-il d’un filet pour étrangler les personnes en situation de pauvreté plutôt que pour leur éviter de tomber dans l’indigence absolue?

Le Collectif rappelle au ministre responsable de la lutte à la pauvreté que le filet de sécurité sociale n’est pas un privilège, mais un droit de touTEs les citoyenNEs. Le Québec a souscrit au Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels. Ces droits ne se marchandent pas. Le mouvement citoyen a proposé au gouvernement des alternatives fiscales pour permettre à l’État de couvrir son déficit sans porter atteinte à la dignité et aux droits humains. La richesse existe, prenons-là où elle est!

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Créé le10 juin 2010
Dernière modification13 avril 2016

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