Avis du Collectif en marge du Forum des générations

Réduire les écarts entre pauvres et riches

Québec, le 13 octobre 2004 - En marge du Forum des générations, auquel le premier ministre Jean Charest n'a pas daigné l'inviter, le Collectif pour un Québec sans pauvreté avise le gouvernement du Québec qu'il serait beaucoup plus efficace pour la qualité de vie des générations présentes et futures de réduire les écarts entre pauvres et riches que de réduire les impôts.

Le principe proposé est simple : dans les décisions publiques, faire primer l'amélioration des revenus des plus pauvres sur l'amélioration des revenus des plus riches. Alors que les baisses d'impôt augmentent inévitablement les écarts entre riches et pauvres, un milliard de dollars utilisé selon ce principe pourrait permettre : la mise à niveau de l'ensemble des prestations d'aide sociale au niveau des prestations des personnes avec contraintes sévères à l'emploi (475 M$), l'indexation complète de l'ensemble de ces prestations (14 M$), l'exclusion complète et dès maintenant de la pension alimentaire du calcul de celles-ci (33 M$), une meilleure protection des actifs et avoirs liquides à l'aide sociale (5 M$), la gratuité des médicaments prescrits pour l'ensemble des prestataires de l'aide sociale (17 M$) et pour toutes les autres personnes ayant 12 000 $ ou moins de revenus (54 M$), le retour au niveau d'investissement en aide à l'emploi d'avant la création d'Emploi Québec (181 M$) et la possibilité de presque tripler le niveau d'investissement prévu en logement social pour 2005-2006 (222 M$).

Un tel milliard aurait pour effet de profiter directement aux ménages les plus pauvres du Québec, de conformer le régime d'aide sociale aux exigences de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale et d'éliminer la division décriée entre personnes aptes et inaptes à l'aide sociale, luttant ainsi directement contre les préjugés. Il améliorerait l'état de santé des plus pauvres et réduirait d'autant des coûts évitables. Il serait cohérent avec la volonté affirmée par le gouvernement de soutenir l'accès à l'emploi. De plus, chacun de ces dollars vitaux retournerait immédiatement dans l'économie locale et stimulerait directement la vitalité économique des régions et territoires les plus pauvres en circulant plusieurs fois dans l'économie. Comparativement, les baisses d'impôts déjà réalisées au Québec depuis le début des années 2000 privent désormais les finances publiques d'un minimum de 3,5 G$ à chaque année, un impact total d'au moins 17,5 G$ pour les prochains cinq ans qui vont s'ajouter directement à l'accroissement déjà constaté des écarts entre pauvres et riches.


Créé le13 octobre 2004
Dernière modification19 août 2015

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