14 janvier 2016 Réaction au sondage de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Les préjugés à l’égard des personnes assistées sociales ont la vie dure

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté n’est pas étonné des résultats du sondage, paru aujourd’hui, qui révèle qu’unE QuébécoisE sur deux se méfie des personnes assistées sociales. « Comment s’en étonner alors que même les ministres qui se sont succédé ces dernières années à la Solidarité sociale alimentent les préjugés à leur égard », de s’indigner son porte-parole, Serge Petitclerc.

Les résultats du sondage dénotent des perceptions qui, selon le Collectif, vont à l’encontre des faits. « Il y a toute une différence entre la réalité et les perceptions. Les QuébécoiSEs sont généreux, solidaires et sensibles aux réalités des personnes les plus pauvres. Leurs élans de générosité pendant le temps des Fêtes le prouvent très bien. S’ils se méfient des personnes assistées sociales, c’est parce que les gouvernements, pour justifier certaines de leurs politiques, entretiennent des préjugés, comme celui sur la prétendue paresse des personnes assistées sociales », d’ajouter le porte-parole du Collectif qui regroupe 35 organisations nationales communautaires, étudiantes, féministes et syndicales.

Le projet de loi n° 70, prochainement à l’étude en commission parlementaire, veut obliger les personnes qui font une première demande d’aide sociale à participer à des mesures d’employabilité, sous peine de voir leur prestation amputée de moitié. « Ce projet de loi ne peut qu’empirer la perception négative de la population à l’endroit des personnes assistées sociales, en laissant entendre que les personnes ne chercheraient pas d’elles-mêmes à réintégrer le marché du travail. La logique du ministre Hamad, comme celle de ses prédécesseurs d’ailleurs, repose sur des préjugés qui ne tiennent pas la route. Les personnes assistées sociales se battent tous les jours pour survivre. Elles paient à même leur santé leur pauvreté. Malgré ces embûches, le ministre continue d’alimenter les préjugés des QuébécoiSEs envers les personnes assistées sociales. C’est indigne d’un détenteur d’une charge publique », d’ajouter M. Petitclerc.

« J’aimerais bien savoir de quoi se méfient les 50% de QuébécoiSEs quand ils pensent aux personnes assistées sociales. De quoi a-t-on peur au juste? Ils devraient se méfier de leurs préjugés plutôt que des personnes assistées sociales », de conclure M. Petitclerc. Au final, ce sondage montre tout le travail qui reste à faire pour que les personnes assistées sociales ne soient plus considérées comme des citoyenNEs de second ordre.

 

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