Un nouveau consensus voit le jour au sein du mouvement syndical et communautaire qu\u00e9b\u00e9cois : le salaire minimum doit \u00eatre hauss\u00e9 \u00e0 18 $ l\u2019heure, et ce, afin d\u2019assurer qu\u2019une personne seule travaillant 35 heures par semaine puisse se sortir de la pauvret\u00e9. C\u2019est la raison d\u2019\u00eatre de la coalition Minimum 18$, lanc\u00e9e ce matin, qui demande au gouvernement de Fran\u00e7ois Legault de tenir compte des r\u00e9alit\u00e9s \u00e9conomiques actuelles lors de l\u2019annonce relative \u00e0 la prochaine hausse du salaire minimum, attendue dans les jours \u00e0 venir.<\/p>\n

Cette mise \u00e0 jour devenait n\u00e9cessaire en fonction de la hausse du co\u00fbt de la vie des derni\u00e8res ann\u00e9es. Malgr\u00e9 le fait qu\u2019elle a rendu d\u00e9su\u00e8te la revendication ant\u00e9rieure de 15$ l\u2019heure, elle r\u00e9v\u00e8le le statut encore plus inappropri\u00e9 du salaire minimum actuel de 13,50$, soutiennent les membres de la coalition. Cette derni\u00e8re regroupe le Collectif pour un Qu\u00e9bec sans pauvret\u00e9, le Front de d\u00e9fense des non-syndiqu\u00e9-es, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, la FTQ, la CSN, la CSD, l\u2019APTS, le SFPQ et le SPGQ.<\/p>\n

\u00ab\u2009Il n\u2019y a aucune raison, ni \u00e9conomique et encore moins morale, \u00e0 ce qu\u2019une personne travaillant \u00e0 temps plein au Qu\u00e9bec soit contrainte de vivre dans la pauvret\u00e9\u2009\u00bb, ont fait valoir les repr\u00e9sentantes et les repr\u00e9sentants de la coalition lors du lancement de leur campagne ce matin. \u00ab\u2009Il est de la responsabilit\u00e9 de notre gouvernement de veiller \u00e0 ce que tous les Qu\u00e9b\u00e9cois et toutes les Qu\u00e9b\u00e9coises puissent, par leur travail, vivre dignement.\u2009\u00bb<\/p>\n

\u00ab\u2009La pand\u00e9mie aura r\u00e9v\u00e9l\u00e9 le r\u00f4le essentiel du personnel des r\u00e9sidences pour a\u00een\u00e9-es, de la cha\u00eene alimentaire et du commerce au d\u00e9tail, ont-ils d\u00e9clar\u00e9. Or, une large proportion de ces personnes, majoritairement des femmes, doivent cumuler des emplois sous-pay\u00e9s, mais demeurent tout de m\u00eame incapables de joindre les deux bouts pour faire vivre leur famille. En n\u2019intervenant pas directement par l\u2019entremise de la hausse du salaire minimum, le gouvernement cautionne cette marginalisation \u00e9conomique, cette exclusion sociale de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, tout comme celle de leurs enfants.\u2009\u00bb<\/p>\n

La vigueur actuelle de la reprise \u00e9conomique et les probl\u00e8mes, omnipr\u00e9sents, de p\u00e9nurie et de raret\u00e9 de main-d\u2019\u0153uvre favorisent consid\u00e9rablement une telle hausse du salaire minimum, plaident les organisations syndicales et communautaires. Elles soulignent que les secteurs de la restauration et du commerce de d\u00e9tail, bien que ne repr\u00e9sentant que 17% de l\u2019emploi total au Qu\u00e9bec, cumulent pourtant \u00e0 eux seuls 44\u2009000 postes vacants, soit 23% des emplois qui sont \u00e0 combler \u00e0 l\u2019heure actuelle. Or, la moyenne des salaires offerts pour ces postes est de 15,07$ l\u2019heure, bien en de\u00e7\u00e0 de la moyenne de 21,80$ pour l\u2019ensemble des postes vacants \u2013 et largement inf\u00e9rieure \u00e0 la moyenne des salaires de l\u2019emploi au Qu\u00e9bec, qui se situe \u00e0 28,52$.<\/p>\n

Pour effectuer la mise \u00e0 jour de leur revendication relative au salaire minimum, les membres de la coalition prennent en consid\u00e9ration diff\u00e9rentes donn\u00e9es, notamment la mesure \u00e0 faible revenu \u00e0 60% de la m\u00e9diane des revenus (MFR-60), un indicateur beaucoup plus englobant que la mesure du panier de consommation (MPC), qui ne tient compte que des besoins de base (\u00e0 savoir se nourrir, se loger, se v\u00eatir et se d\u00e9placer). \u00c0 plus d\u2019une reprise, les organisations membres de la coalition ont soulev\u00e9 leurs pr\u00e9occupations aupr\u00e8s du minist\u00e8re du Travail, de l\u2019Emploi et de la Solidarit\u00e9 sociale quant au c\u00f4t\u00e9 arbitraire de sa cible, soit un salaire minimum \u00e9tabli \u00e0 50 % du salaire moyen.<\/p>\n

D\u2019autres organisations syndicales et communautaires sont appel\u00e9es \u00e0 joindre la coalition au cours des prochains jours. C\u2019est le cas de la CSQ, dont les instances d\u00e9mocratiques se prononceront sur le sujet \u00e0 la mi-d\u00e9cembre.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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