Itin\u00e9rance, crise du logement, ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire, hausse du co\u00fbt de la vie\u00a0: tous les voyants sont au rouge, en particulier pour les personnes \u00e0 revenu faible ou modeste qui s\u2019appauvrissent \u00e0 vitesse grand V. Le gouvernement du Qu\u00e9bec a d\u2019ailleurs confirm\u00e9 que des annonces devraient \u00eatre faites lors de la mise \u00e0 jour \u00e9conomique du 7 novembre en mati\u00e8re de logement, de lutte \u00e0 l\u2019itin\u00e9rance et de soutien aux personnes les plus affect\u00e9es par la hausse du co\u00fbt de la vie. Mais le Collectif pour un Qu\u00e9bec sans pauvret\u00e9, le FRAPRU et le RAPSIM craignent qu\u2019il ne s\u2019agisse encore une fois que de mesures ponctuelles, mal cibl\u00e9es, non adapt\u00e9es aux besoins ou tout simplement insuffisantes pour inverser la tendance.<\/strong><\/p>\n

R\u00e9unies en conf\u00e9rence de presse, les porte-parole des trois organisations ont voulu rappeler au gouvernement qu\u2019il ne peut plus laisser la situation se d\u00e9t\u00e9riorer et qu\u2019il faudra plus que des r\u00e9parations de fortune pour mettre fin \u00e0 la crise. C\u2019est de mesures structurantes que le Qu\u00e9bec a besoin, ont-elles rappel\u00e9. Le Collectif pour un Qu\u00e9bec sans pauvret\u00e9, le FRAPRU et le RAPSIM en ont plusieurs \u00e0 proposer et, \u00e0 quelques jours de la mise \u00e0 jour \u00e9conomique, ils ont tenu \u00e0 les rappeler au ministre des Finances, Eric Girard.<\/strong><\/p>\n

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R\u00e9seau d\u2019aide aux personnes seules et itin\u00e9rantes de Montr\u00e9al (RAPSIM)\u00a0: Annie Savage, directrice<\/strong><\/h1>\n

\u00ab\u00a0Les membres du RAPSIM notent une augmentation de l\u2019itin\u00e9rance chronique, mais \u00e9galement une augmentation de la d\u00e9tresse par des personnes qui ne sont pas connues du milieu et qui viennent dans leurs ressources (femmes ain\u00e9.es, familles, personnes migrantes \u00e0 statut pr\u00e9caire). Pour 2023-2024, le gouvernement de la CAQ a annonc\u00e9 20\u00a0M\u00a0$ pour r\u00e9pondre aux besoins imm\u00e9diats en itin\u00e9rance partout au Qu\u00e9bec. Or, \u00e0 Montr\u00e9al seulement, c\u2019est minimalement le double qu\u2019on a besoin, juste pour maintenir l\u2019offre de r\u00e9ponses qu\u2019on sait insuffisantes.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Pour pr\u00e9venir et r\u00e9duire l\u2019itin\u00e9rance, l\u2019ensemble des minist\u00e8res doivent s\u2019engager dans des investissements \u00e0 long terme. Nous nous attendons \u00e0 ce que l\u2019argent annonc\u00e9 en mati\u00e8re d\u2019itin\u00e9rance soit investi dans des mesures p\u00e9rennes et adapt\u00e9es \u00e0 la r\u00e9alit\u00e9 du terrain, r\u00e9sultant d\u2019une r\u00e9elle concertation entre les minist\u00e8res qu\u00e9b\u00e9cois. Nous r\u00e9it\u00e9rons \u00e9galement la n\u00e9cessit\u00e9 d\u2019investir dans le d\u00e9veloppement et la r\u00e9novation d’infrastructures pour permettre l\u2019\u00e9mergence de r\u00e9ponses adapt\u00e9es aux besoins des communaut\u00e9s et sortir une fois pour toutes d\u2019une logique d\u2019urgence.\u00a0Pour un r\u00e9el soutien aux Montr\u00e9alais.es en situation d\u2019itin\u00e9rance, le gouvernement du Qu\u00e9bec doit agir dans une approche globale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

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Front d\u2019action populaire en r\u00e9am\u00e9nagement urbain (FRAPRU)\u00a0: V\u00e9ronique Laflamme, porte-parole<\/strong><\/h1>\n

\u00ab\u00a0Les besoins de logements sociaux sont connus. 129 000 m\u00e9nages locataires du Qu\u00e9bec consacrent plus de la moiti\u00e9 de leur revenu pour se loger avec un revenu m\u00e9dian annuel de 16\u00a0800\u00a0$. Ces besoins ne sont pas nouveaux, mais ils s\u2019accentuent avec la p\u00e9nurie g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e qui s\u2019est install\u00e9e, la hausse rapide du co\u00fbt des loyers sur le march\u00e9 priv\u00e9 et la sp\u00e9culation qui contribue \u00e0 la multiplication des \u00e9victions.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Depuis l\u2019arriv\u00e9e au pouvoir de la Coalition Avenir Qu\u00e9bec, on demande des investissements plus importants et r\u00e9currents dans le logement social. On les attend toujours. La lenteur du gouvernement \u00e0 r\u00e9agir \u00e0 la crise du logement contribue \u00e0 la pr\u00e9carisation d\u2019un bon nombre de locataires, et \u00e0 la hausse de l\u2019itin\u00e9rance.<\/p>\n

\u00ab\u00a0On esp\u00e8re que la mise \u00e0 jour \u00e9conomique pr\u00e9voira enfin un financement suffisant et un objectif de d\u00e9veloppement du logement social sur plusieurs ann\u00e9es pour que le plan d\u2019action en habitation promis par la ministre ait une colonne vert\u00e9brale. Il faut aussi un programme gouvernemental p\u00e9renne, qui se suffit \u00e0 lui-m\u00eame pour que la construction ne se fasse pas attendre et que les m\u00e9nages les plus pauvres et ceux victimes de discrimination ne soient pas constamment exclus. C\u2019est le gouvernement qui a choisi d\u2019abandonner Acc\u00e8sLogis au lieu de l\u2019am\u00e9liorer comme il l\u2019avait promis. Maintenant il doit proposer une vraie solution de rechange. C\u2019est inconcevable que le Qu\u00e9bec n\u2019ait pas un programme ad\u00e9quat de logement social.\u00a0\u00bb<\/p>\n

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Collectif pour un Qu\u00e9bec sans pauvret\u00e9\u00a0: Virginie Larivi\u00e8re, porte-parole<\/strong><\/h1>\n

\u00ab\u00a0Quand le dernier Bilan-Faim nous apprend qu\u2019en 2023, une personne sur dix a eu recours aux services des banques alimentaires au Qu\u00e9bec, c\u2019est le gouvernement lui-m\u00eame qui devrait tirer la sonnette d\u2019alarme. Des gens n\u2019arrivent pas \u00e0 manger \u00e0 leur faim au Qu\u00e9bec. Cela devrait devenir une priorit\u00e9 nationale. Ce ne sont pas un financement accru des banques alimentaires ou des appels \u00e0 la charit\u00e9 qui r\u00e9gleront le probl\u00e8me. Ce ne sont pas non plus de nouvelles aides ponctuelles, qui ne font que freiner momentan\u00e9ment l\u2019appauvrissement des gens, sans leur permettre d\u2019am\u00e9liorer leurs conditions de vie.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Il faut reconna\u00eetre que les nombreuses crises qui secouent le Qu\u00e9bec \u2013\u00a0logement, itin\u00e9rance, ins\u00e9curit\u00e9 alimentaire\u00a0\u2013\u00a0ont un d\u00e9nominateur commun : l\u2019insuffisance de revenu. Les personnes en situation de pauvret\u00e9 doivent \u00eatre mieux soutenues, d\u00e8s maintenant. Pourquoi tol\u00e9rer que la majorit\u00e9 des personnes assist\u00e9es sociales, par exemple, re\u00e7oivent de l\u2019\u00c9tat \u00e0 peine de quoi couvrir la moiti\u00e9 de leurs besoins de base? Pourquoi une telle n\u00e9gation de leurs droits?<\/p>\n

\u00ab\u00a0L\u2019augmentation du revenu des personnes en situation de pauvret\u00e9 peut \u00e9videmment passer par la hausse du montant des prestations d\u2019assistance sociale, mais aussi par celle du salaire minimum ou du cr\u00e9dit d\u2019imp\u00f4t pour solidarit\u00e9, ou m\u00eame par l’\u00e9largissement du cr\u00e9dit d’imp\u00f4t pour soutien aux a\u00een\u00e9.es \u00e0 l’ensemble des a\u00een\u00e9.es. Il est de la responsabilit\u00e9 du gouvernement d\u2019assurer au minimum la couverture des besoins de base. C\u2019est une simple question de respect de la dignit\u00e9 et des droits des personnes en situation de pauvret\u00e9.\u00a0\u00bb<\/p>\n

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Conclusion<\/strong><\/h1>\n

En terminant, le Collectif pour un Qu\u00e9bec sans pauvret\u00e9, le FRAPRU et le RAPSIM ont tenu \u00e0 rappeler que de simplement r\u00e9pondre \u00e0 quelques urgences ne r\u00e9glera pas les probl\u00e8mes. Le gouvernement doit selon eux s\u2019assurer que les mesures annonc\u00e9es lors la mise \u00e0 jour \u00e9conomique contribueront durablement \u00e0 lutter contre la pauvret\u00e9 et l\u2019appauvrissement. Et il ne s\u2019agit l\u00e0 que d\u2019une premi\u00e8re \u00e9tape.<\/p>\n

Au-del\u00e0 de la mise \u00e0 jour \u00e9conomique, le gouvernement doit d\u00e9j\u00e0 penser au prochain budget et au 4^{e<\/sup> plan de lutte contre la pauvret\u00e9, qui est attendu en 2024. Voil\u00e0 une belle occasion de doter le Qu\u00e9bec d\u2019un plan d\u2019action coh\u00e9rent et ambitieux, qui visera la sortie de la pauvret\u00e9 de l\u2019ensemble de la population.<\/p>\n}

Pour sa part, le Plan d\u2019action gouvernemental en habitation attendu incessamment devra absolument contenir des mesures structurantes comme le financement suffisant et pluriannuel du logement social, incluant celui d\u2019un programme d\u2019habitations \u00e0 loyer modique pour r\u00e9pondre aux besoins des locataires les plus pauvres, soutiennent les trois organisations qui esp\u00e8rent une coh\u00e9rence avec les objectifs du plan de lutte contre la pauvret\u00e9 et ceux de la Politique nationale de lutte \u00e0 l\u2019itin\u00e9rance.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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