17 mai 2016 Communiqué

Projet de loi 70: Sébastien Proulx fait la leçon au professeur François Blais

Québec, le 17 mai 2016 – Les ministres Sébastien Proulx et François Blais préconisent une approche diamétralement opposée à l’égard des jeunes. D’un côté, M. Proulx joue la carte de la tolérance et de l’ouverture envers les jeunes qui quitteraient l’école avant 18 ans. De l’autre, M. Blais maintient la ligne dure avec les jeunes qui refuseraient de participer au programme Objectif emploi prévu dans le projet de loi 70. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté croit que le premier devrait impérativement expliquer quelques faits au deuxième.

« Nous ne comprenons pas l’approche différente que fait valoir le gouvernement dans ces deux dossiers pourtant semblables. Faut-il comprendre que, pour le gouvernement, il y aurait de bons jeunes et de mauvais jeunes? Il est clair que le ministre Blais est de plus en plus isolé sur la question des obligations et des pénalités. Celles-ci ne fonctionnent tout simplement pas, et M. Blais est le seul à prétendre le contraire », s’indigne Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif.

En effet, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, affirmait hier, au sujet de l’idée de rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans, qu’il n’envisageait pas d’imposer des amendes ou des pénalités aux jeunes qui la quitteraient avant cela : « Je n’en suis pas là. Je n’ai pas entendu au Québec que les gens valorisaient un modèle comme ça. La pénalité, la stigmatisation (…) pour moi, ce n’est pas l’avenue à prendre » (Daphnée Dion-Viens, Journal de Québec, 16 mai 2016).

Pourtant, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, répète sur toutes les tribunes, depuis des mois, qu’il faut serrer la vis aux jeunes et sortir le bâton pour les forcer à se trouver un emploi et à quitter l’aide sociale. Rappelons que le projet de loi 70, qu’il défend présentement en commission parlementaire, prévoit notamment l’obligation pour les premiers demandeurs de participer au programme Objectif emploi sous peine de sévères pénalités financières.

« En réalité, et le ministre Blais le sait fort bien, l’approche punitive n’est pas constructive. Le ministre Proulx semble l’avoir compris. Pénaliser financièrement des jeunes qui vivent avec un revenu nettement insuffisant, c’est tout simplement absurde. Pourquoi donc François Blais persiste-t-il dans son aveuglement? » de conclure M. Petitclerc.