LOI VISANT À LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ ET L’EXCLUSION SOCIALE

La loi 112 un an après

Ce texte de Vivian Labrie, en date du 17 décembre 2003, dresse la chronologie de la première année après l’adoption de la Loi 112. C’était il y a déjà plus d’un an, le 13 décembre 2002. Un grand moment de fierté pour toutes les personnes y ayant contribué. Un an plus tard où en sommes-nous dans cette lutte politique?

Au Québec, de 1998 à 2002, un large mouvement citoyen avec une forte participation de personnes en situation de pauvreté a conduit le gouvernement et le parlement à adopter une loi visant à «tendre vers un Québec sans pauvreté». C’était il y a déjà plus d’un an, le 13 décembre 2002. Un grand moment de fierté pour toutes les personnes ayant contribué à son adoption.

Un an plus tard où en sommes-nous dans cette lutte politique?

Voici les thèmes abordés:

-1. Faits saillants de la loi. L’auteure présente l’outil de transformation sociale nouvellement adopté et compare la proposition de loi citoyenne à celle adoptée par le parlement.

-2. Situation de départ. Le portrait à changer de la pauvreté.

-3. Enjeux entourant l’adoption de la loi. Le travail de Christos Sirros, député de Laurier-Dorion pour amender la loi.

-4. Un travail inachevé par le gouvernement sortant. Le budget qui suivra ne comporte pas les sommes nécessaires à un plan d’action qui se tienne.

-5. Une campagne électorale silencieuse sur le sujet de la pauvreté.

-6. Les gestes contradictoires du nouveau gouvernement. Christos Sirros ne fait pas partie du conseil des ministres; le nouveau ministre responsable, Claude Béchard, s’engage à un plan d’action «le plus vite possible et au plus tard à l’automne»; le budget Séguin confirme une diminution des crédits dans des programmes affectant les plus pauvres.

-7. Campagne «Au nom de la loi, sortez le plan d’action». Voyant le temps passer et non sans avoir fait les représentations nécessaires au ministre et à son équipe, le Collectif décide de passer à l’action.

-8. Création du Réseau de vigilance, rentrée parlementaire et manifestation le 21 octobre.

-9. Déclarationn «Le droit de nos droits». Le 23 octobre 2003, 22 personnes en situation de pauvreté, s’adressent à 50 parlementaires lors d’un déjeuner-rencontre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.

-10. Un plan d’action révélé par Le Devoir . Le 10 novembre, le quotidien fait connaître, suite à une fuite, un projet de plan d’action, qui constituerait un réel détournement du sens de la loi.

-11. En décembre, le gouvernement revient sur les compressions budgétaires annoncées en juin. De nouveaux crédits sont votés pour l’aide sociale. Ils serviront à compenser pour les baisses de prestataires qui ne se sont pas réalisées, à annuler des compressions prévues qui s’avèrent irréalisables et à confirmer pour janvier 2004 une indexation de l’ensemble des prestations, à 2% plutôt qu’à 3,2%.

-12. Un appel à la conscience. Devant ces perspectives inacceptables, qui, en ce qui concerne la lutte à la pauvreté, transformeraient une avancée, l’adoption d’une loi visant à tendre vers un Québec sans pauvreté, en formidable recul, ce bilan prend un caractère d’urgence sous la forme d’un appel.

Tout en réitérant leur volonté d’avancer dans l’esprit de la loi 112 et du mouvement citoyen qui y a conduit, lors de leur rencontre du 11 décembre 2003, les membres du Collectif ont clarifié leur position et résolu que le gouvernement les trouvera en travers du chemin de l’inacceptable : pacifiquement, sans violence, dans la pluralité des situations et conditions des unEs et des autres, mais en refus net de ce qui ferait violence aux personnes en situation de pauvreté. En prenant les moyens, y compris ceux de la désobéissance à un «désordre établi», qui paraîtront appropriés aux situations qui se présenteront.