Campagne Pour une société juste

En 2002, le Québec adoptait la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale en se promettant « d’amener progressivement le Québec d’ici l’année 2013 au nombre des nations industrialisées comptant le moins de personnes pauvres ». Or, force est d’admettre que cet objectif ne s’est pas concrétisé! Force est aussi d’admettre qu’il n’est pas à la veille de se concrétiser, étant donné le manque de volonté politique, le durcissement idéologique de la classe dirigeante et le délabrement de l’État-providence qui vient avec ce durcissement. Pour le Collectif, une telle situation appelle un renouvellement des forces citoyennes en faveur d’un Québec sans pauvreté, égalitaire et riche de tout son monde. Afin de favoriser ce renouvellement, le Collectif a lancé il y a quelques mois déjà une nouvelle campagne : Pour une société juste.

Rapport de force

De par le nombre et, surtout, la qualité de ses membres – qui sont soit des regroupements régionaux soit des organisations nationales –, on peut déjà dire que le Collectif constitue un acteur incontournable dans la lutte à la pauvreté au Québec. Mais comme toute organisation voulant accroître son rapport de force politique avec le gouvernement, le Collectif a tout intérêt à agrandir son cercle de sympathisantEs. Dans la lutte contre la pauvreté comme dans n’importe quelle autre lutte, on n’a jamais trop d’alliéEs ni trop d’appuis! C’est de ce constat qu’est née l’idée d’aller chercher un appui populaire aussi large que possible, en collectant un à un le nom des personnes qui souhaitent, comme les membres du Collectif, voir advenir un Québec sans pauvreté.

La campagne comme telle

Pour une société juste n’est ni une pétition ni une campagne avec des revendications chiffrées. Il s’agit plutôt d’une campagne qui, au moyen d’un site internet, invite les individuEs à appuyer publiquement une déclaration, laquelle exprime en quelque sorte la vision générale du Collectif, sur la nécessité « [d’]inventer des façons de vivre ensemble où la liberté et l’égalité en dignité et en droits se réalisent pour chaque personne ».

La personne qui appuie la campagne se trouve à faire d’une pierre deux coups. D’une part, en ajoutant son nom à la suite de celui des autres l’ayant fait avant elle, elle vient renforcer la crédibilité du Collectif, lui donner une légitimité accrue. D’autre part, comme le nombre d‘appuyeurEs apparaît sur le site de la campagne, en y ajoutant son nom, la personne aide en quelque sorte à créer un effet d’entraînement. En effet, avec l’omniprésence de l’idéologie néolibérale, plusieurs n’osent peut-être pas exprimer l’idéal de justice sociale qu’ils et elles portent en eux, de peur de passer auprès de leur entourage pour des hurluberluE ou d’incorrigibles idéalistes. Mais en leur montrant que nous étions d’abord quelques milliers, puis qu’au fil du temps nous sommes devenuEs des dizaines, voire des centaines de milliers de QuébécoiSEs à rêver d’une société juste et à le dire sans gêne, peut-être ces personnes-là finiront-elles par venir grossir les rangs de la « gauche décomplexée »!

Joindre le geste à la parole

La campagne Pour une société juste offre la possibilité à ceux et celles qui le souhaitent de recevoir de l’information sur les mobilisations à venir : action symbolique, campagne de courriels, manifestation, etc. La campagne permet donc non seulement de donner un appui moral au Collectif et à la lutte contre la pauvreté, les inégalités et les préjugés à l’endroit des personnes pauvres, mais aussi de faire un pas de plus et de prendre une part active et concrète à cette lutte.

Régions et circonscriptions

L’une des particularités du site internet de la campagne, c’est qu’il permet de savoir combien de personnes l’ont appuyé jusqu’ici dans chacune des 17 régions du Québec, et même dans chacune des 125 circonscriptions électorales. Outre la rivalité amicale qu’elle pourrait susciter entre les régions (!), cette propriété du site vient en quelque sorte ajouter une corde à l’arc des tenantEs de la justice sociale. En effet, un groupe de citoyenNEs pourrait, par exemple, faire remarquer à leur députéE que la lutte à la pauvreté revêt une importance beaucoup plus grande dans la communauté que ce qu’il veut bien laisser entendre, la preuve étant le nombre de personnes de la région (ou de la circonscription) ayant donné leur appui à la campagne Pour une société juste. Il pourrait aussi se servir de ce nombre pour tenter d’obtenir un engagement de la part des candidatEs lors d’une élection où les sondages indiquent que ceux-ci sont au coude-à-coude.

Version papier

Pour faciliter la cueillette des appuis des personnes qui n’ont pas facilement accès à internet, ou des personnes participant à un événement où apporter un ordinateur s’avèrerait difficile ou tout simplement impensable, le Collectif a produit un document papier. Une fois celui-ci rempli, il suffit de le retourner à l’équipe du Collectif, qui se chargera d’ajouter les noms qui y figurent sur le site de la campagne.

 

Durée de la campagne

Contrairement aux campagnes plus traditionnelles, Pour une société juste n’a pas à proprement parler de date d’échéance. Cela vient du fait qu’elle met de l’avant un idéal social plutôt qu’une revendication. On peut accéder à une revendication, mais pas à un idéal – on ne peut qu’y tendre. C’est donc dire que la promotion de la campagne variera en fonction de la conjoncture, et de l’énergie que les militantEs sont prêtEs à lui consacrer.

Vous êtes donc vivement encouragéE à jeter un œil sur le site de la campagne et à faire connaître celle-ci à vos proches. Et si la vision du monde qui y est exprimée rejoint la vôtre, n’hésitez surtout pas à ajouter votre nom à la suite des autres et à partager la campagne dans vos réseaux!


  • Des outils pour faire connaître la campagne dans votre milieu

    Lancée l’hiver dernier, la campagne Pour une société juste vise à rassembler et à unir les forces de tous ceux et celles qui adhèrent à la vision d’une société sans pauvreté, plus égalitaire et riche de tout son monde. Rappelant que la pauvreté est un déni des droits humains, cette campagne invite les gens à […]