Québec 18 novembre 2025 – À l’approche de la mise à jour économique du gouvernement Legault et à l’invitation de la Coalition Main rouge, des groupes syndicaux et communautaires se sont rassemblés devant le Conseil du trésor pour dénoncer les conséquences des compressions budgétaires et des politiques d’austérité menées par la CAQ. Plusieurs bannières ont été déployées pour visibiliser les enjeux d’éducation, de santé, de transport, de logement, en plus de tout ce qui touche à l’insuffisance de revenus. Les groupes sont donc passés à l’action pour rappeler l’urgence de réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux.
Alors que le gouvernement annonce des compressions et qu’un gel des subventions a été décrété par le Conseil du trésor, un nouvel affaiblissement du filet social et une aggravation des inégalités sont à craindre. Face à l’ampleur et la complexité des crises sociales qui frappent le Québec, des acteurs et actrices du milieu syndical et communautaire de Québec ont joint leur voix à celles de dizaines d’autres groupes du Québec qui n’ont pas hésité aujourd’hui à passer à l’action afin de réclamer un véritable changement de cap.
Les groupes féministes, communautaires et syndicaux rappellent, avec la Coalition Main rouge, qu’il existe des solutions fiscales alternatives concrètes et équitables permettant d’augmenter les revenus de l’État afin de répondre aux besoins réels de la population et aux missions les plus fondamentales de l’État.



Citations :
« Crise du logement, crise des féminicides, crise environnementale, crise de la sécurité alimentaire, la crise de l’itinérance, le racisme systémique et la crise des services publics font des victimes continuellement. La CAQ coupe dans le filet social à une vitesse folle tout en mettant d’importants fonds publics dans des programmes informatiques douteux, dans des paris énergétiques risqués et même dans des industries militaires ! C’est pour ça qu’aujourd’hui, nous nous rassemblons avec différents acteurs sociaux pour exiger la fin de ce saccage public ! » – Naélie Bouchard-Sylvain, du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches
« Pour le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ), la ministre et le gouvernement doivent impérativement lever toutes les conditions qui limitent le financement des services éducatifs à la hauteur des besoins des élèves. Il en va de l’avenir de nos jeunes. Réparons l’école publique ! » – François Bernier, du Syndicat de l’enseignement de la région de Québec
« Les organismes communautaires autonomes peinent à rejoindre les deux bouts et à maintenir le filet social. Un financement indexé au coût de fonctionnement réel est impératif pour continuer à offrir des services essentiels à une population de plus en plus précarisée. » – Catherine Gauthier, du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN)
« De plus en plus de travailleurs et travailleuses doivent faire appel aux banques alimentaires pour se nourrir. Selon le dernier Bilan-Faim, 20,6% des ménages qui bénéficient du dépannage alimentaire ont un emploi comme principale source de revenus. C’est sans surprise pour nous. En effet, selon l’Institut de recherche et d’informations socio économiques, il faudrait un salaire de 27 $ de l’heure à Québec afin de sortir de la pauvreté. À 16,10 $ l’heure, c’est évident que le salaire minimum est nettement insuffisant. » – Serge Petitclerc, du Collectif pour un Québec sans pauvreté
« La crise du logement, la pauvreté et la faim grandissante, le manque d’accès à des services de garde, les organismes communautaires qui peinent à répondre à la demande : tout ça, ce sont des enjeux de santé. Les professionnelles en soins en voient les conséquences chaque jour chez leurs patient𑁦es, qui ont des problèmes de plus en plus complexes. Pour y faire face, le réseau a besoin de plus d’investissements, pas que les ressources soient détournées vers le privé. Les professionnelles en soins de la grande région de Québec sont unies pour une société qui ne laisse tomber personne. » – Patricia Lajoie, du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale (FIQ-SPSCN)
« Les travailleuses, les travailleurs et surtout les personnes les plus vulnérables paient aujourd’hui le prix des choix politiques de ce gouvernement. Pendant que les services publics s’effritent et que les inégalités explosent, la CAQ continue de protéger les mieux nantis. Il est temps de Faire Front et de rebâtir un véritable filet social au service de la population. » – Mélanie Pelletier, du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches CSN
Partout au Québec, différents acteurs sociaux soulignent que le respect des droits de la personne et la réduction des inégalités sociales exigent un renforcement du filet social et un financement adéquat des services publics. Le gouvernement doit revoir ses priorités : plutôt que de multiplier les mesures anti-démocratiques et les projets à courte vue, il doit assumer sa responsabilité première, soit d’assurer le bien-être de la population. Celle-ci a déjà trop souffert du désengagement de l’État et des inégalités sociales qui en résultent. Des solutions fiscales alternatives permettant d’y remédier existent et leur adoption n’est qu’une question de volonté politique.
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Informations et entrevues :
Frédéric Côté
frederic@pauvrete.qc.ca
581-580-7199
À propos de la Coalition Main rouge
La Coalition Main rouge est un regroupement québécois de plus de 100 organisations sociales, communautaires, syndicales, féministes et étudiantes. Formée à l’automne 2009, son objectif principal est de lutter contre la tarification et la privatisation des services publics, et de promouvoir la justice sociale et une meilleure redistribution de la richesse au Québec.
Ses revendications principales incluent : (1) Un financement adéquat des services publics et des programmes sociaux ; (2) Un meilleur accès aux services publics (santé, éducation, logement social, services de garde, etc.) ; et (3) La mise en place d’une fiscalité plus progressive, notamment via une taxe sur le patrimoine des plus riches, pour générer des revenus supplémentaires pour l’État.




