Category : Portrait de la pauvreté
« Le Bilan-Faim est une enquête annuelle qui fournit des renseignements sur le taux d’utilisation des banques alimentaires du Québec et sur le portrait des personnes qui ont recours à cette aide. » Préparée par le Réseau des banques alimentaires du Québec, cette enquête fait la description des services offerts, brosse un portrait statistique par région et propose des solutions pour favoriser une amélioration durable de la situation financière des personnes en situation de pauvreté.
En 2016
Comme à chaque année, le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ) a publié en novembre dernier le Bilan-Faim, résultat d’une large enquête réalisée auprès de 1009 organismes accrédités par Moisson.
Le Bilan-Faim 2016 révèle que, dans un mois typique, ces organismes ont répondu à près de 1,8 million de demandes d’aide alimentaire d’urgence. Ils ont ainsi offert du dépannage alimentaire (sous forme de paniers de provisions) à 171 800 personnes ainsi que des repas et des collations à 142 654 personnes.
D’année en année, les besoins augmentent – le nombre de personnes ayant reçu de l’aide alimentaire d’urgence a augmenté de 34,5 % en 8 ans – et les organismes n’arrivent plus à suffire à la demande. En 2016, ce sont 46,2 % des organismes qui ont manqué de denrées alimentaires.
Les catégories de personnes fréquentant les banques alimentaires se diversifient. Alors que six personnes sur dix sont prestataires de l’aide sociale, de plus en plus de personnes occupant un emploi rémunéré ou recevant une pension de vieillesse ou d’invalidité dépendent des services de dépannage alimentaire pour se nourrir ou nourrir leur famille.
Elles concluent que « le statu quo ne fonctionne plus : il est temps de réévaluer notre approche face au problème de la faim et de travailler pour un réel changement », en élaborant des solutions à plus long terme de lutte contre la pauvreté. Les BAQ recommandent notamment aux gouvernements de prendre les moyens pour améliorer la sécurité financière des individus (par exemple, en haussant le salaire minimum à 15 $ l’heure) et assurer un meilleur accès aux logements sociaux ainsi qu’à des aliments santé et à coût abordable.
En 2015
« Le Bilan-Faim 2015 révèle que dans un mois typique, les organismes desservis par les membres Moisson (banques alimentaires régionales) du réseau des Banques alimentaires du Québec répondent à 1 700 821 demandes. » Le nombre de personnes différentes ayant reçu de l’aide alimentaire est en hausse constante depuis plusieurs années, et a augmenté de 4 % depuis 2014. Entre 2008 et 2015, on parle d’une augmentation de 27,9 %. « Les prestataires d’aide sociale (61,4 %) et les personnes ayant un emploi apparemment insuffisant au coût de la vie (10,8 %) continuent à constituer les plus importants groupes d’utilisateurs de banques alimentaires » (p. 5).
De plus, dans bien des cas, les demandes dépassent la capacité d’aide des organismes : 54,5 % des organismes ont déclaré manquer de denrées pour répondre aux demandes dans leur région, ce qui correspond à une légère hausse comparativement à l’an dernier.