Des groupes de lutte à la pauvreté rencontrent la ministre des Finances

Le budget Marois priorisera-t-il la lutte à la pauvreté?

Montréal, le 22 octobre 2001 - Le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté, le Front d'action populaire en réaménagement urbain, le Front commun des personnes assistées sociales du Québec et la Fédération des femmes du Québec ont aujourd'hui une rencontre pré-budgétaire avec la ministre des Finances, Pauline Marois.

À cette occasion, ils interpellent la ministre pour que la priorité de lutte à la pauvreté conditionne l'action gouvernementale face à la nouvelle conjoncture économique. Ils lui rappellent que cette priorité a été appliquée à tort et à travers depuis son annonce à l'hiver 2001. Ils insistent que le gouvernement ferait mieux de profiter du budget de novembre pour allouer plutôt les fonds nécessaires aux mesures urgentes et concrètes qui sont mises de l'avant par les organisations sur le terrain qui sont concertées à travers le Collectif.

Un budget qui devra diminuer les écarts

Selon ces organisations, la stratégie budgétaire du gouvernement doit nécessairement passer par une diminution des écarts entre les mieux nantis et les plus pauvres, une approche garante de développement durable. Le dernier budget du Québec a fait exactement le contraire, avec de nouvelles baisses d'impôts de 3,5 milliards $ dont 40% de la population ne verra pas les couleurs.

Le budget de novembre doit être l'occasion pour le gouvernement Landry de corriger ce non sens. Les groupes mettent la ministre en garde contre toute tentation d'annoncer de nouvelles baisses d'impôt, ce qui aurait pour conséquence de diminuer les revenus de l'État et d'accentuer les écarts.

Lutter contre la pauvreté, un investissement

Les organisations profitent aussi de leur rencontre pour rappeler à la ministre que les mesures de lutte à la pauvreté qu'ils préconisent doivent être considérées comme un investissement structurant. Par exemple le financement de 8000 nouveaux logements sociaux par année contribuera à régler la crise du logement tout en étant créateur d'emplois dans les domaines de la construction et de l'industrie manufacturière. L'indexation automatique des prestations d'aide sociale au coût de la vie, l'instauration d'un barème plancher assurant la couverture des besoins essentiels des personnes à l'aide sociale, l'amélioration des allocations familiales auront un impact direct sur les économies locales : ces mesures vont maintenir et améliorer la capacité de dépenser des personnes à faible revenu et ceci notamment dans les régions les moins favorisées où cet apport économique est vital et circule plusieurs fois dans l'économie. La réinstauration de la gratuité des médicaments pour les personnes assistées sociales et les personnes âgées préviendra quant à elle des coûts humains et sociaux importants qui ont un impact sur les finances publiques.

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Créé le22 octobre 2001
Dernière modification19 août 2015

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