Pauvreté et campagne électorale

Le Collectif appelle les partis à être conséquents avec la loi votée

Québec, le vendredi 4 avril 2003 - À dix jours des élections québécoises, devant l'absence d'engagements et d'une vision claire des partis, le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté, réuni aujourd'hui à Québec, rappelle que le prochain gouvernement, quel qu'il sera, devra livrer avant le 5 mai prochain le plan d'action prévu par la loi 112 visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

«Il est étonnant de voir que la loi 112, pourtant adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale en décembre dernier après une commission parlementaire qui a duré presque tout l'automne, soit l'objet d'un black-out quasi total pendant la campagne électorale, constate Vivian Labrie, porte-parole du Collectif. Cette loi résultant du travail citoyen est-elle si en avance sur les mœurs politiques que les partis politiques ne savent pas comment l'aborder pendant une campagne électorale? Ou serait-ce que les partis politiques ont peur de parler de réduction des écarts, de justice sociale et de couverture des besoins essentiels en temps d'élection ?»

Le Collectif continue à réclamer que le plan d'action prévu par la loi 112 tienne compte du travail citoyen qui a conduit à cette loi et contienne les demandes urgentes qu'il a formulées dans sa campagne intitulée «Engagez-vous... pour un Québec sans pauvreté» auprès des candidatEs à l'élection. Le Collectif presse également les différentes formations politiques de répondre à sa demande de rencontrer leurs chefs.

Des centaines de milliers de personnes, avec ou sans emploi, ne couvrent toujours pas leurs besoins essentiels au Québec et se butent à des règles de société qui contribuent à générer la pauvreté et les inégalités alors qu'il y aurait moyen de faire autrement. Dans son bilan des dernières années, le Collectif constate que le revenu mensuel de base d'une personne assistée sociale apte au travail, participant à des mesures et ayant besoin de médicaments prescrits est passé de 650 $ en 1995 (500$ + 150$ + gratuité) à 636 $ en 2003 (523$ + 130$ - 16,67$). Par contre, les baisses d'impôt successives du fédéral et du Québec depuis 1999 redonnent en 2003, à même les finances publiques, l'équivalent en moyenne d'une demi prestation d'aide sociale nette aux contribuables du cinquième le plus riche de la population québécoise.

Selon le Collectif, les silences sur les incohérences de système qui conduisent à traiter les plus pauvres comme des citoyennes et des citoyens de seconde zone et les promesses de baisser les impôts ou de réduire l'intervention de l'État ne répondent pas à l'idéal de la société québécoise d'égalité en droits et de juste distribution de la richesse.

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Créé le4 avril 2003
Dernière modification19 août 2015

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