L’impact global d’une hausse du salaire minimum sur l’ensemble des salariés: une estimation pour le Québec

Cette étude vise à répondre à la question suivante: quels sont les impacts financiers globaux de la hausse du salaire minimum sur l'ensemble des salariéEs du Québec?

Cette étude se distingue des autres parce qu'elle s'intéresse à la fois à l'impact financier sur les personnes qui sont payées au nouveau taux du salaire minimum (l'impact direct) et à l'impact sur les personnes qui ne sont payées pas payées au salaire minimum, mais qui bénéficient aussi d'une augmentation de salaire lorsque le salaire minimum augmente (l'impact indirect).  Comme le mentionne Jean-François Boivin, l'analyste du ministère du Travail à l'origine de cette étude, "[l]’effet indirect résulte du fait qu’à la suite d’une hausse du salaire minimum, les employeurs augmentent aussi les salaires horaires des employés qui gagnent plus que le nouveau taux légal. Ils le font pour des raisons d’équité, d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre, de motivation du personnel, ou encore de respect des clauses d’une convention collective."

Voici les faits saillants de cette étude:

  • En 2010, c'était environ 20 % des salariéEs du Québec qui ont connu une augmentation de salaire suite à l'augmentation du salaire minimum. L'augmentation du salaire minimum profite donc à bien plus que les 6 % des salariéEs qui sont payéEs exactement au taux du salaire minimum.
  • Certaines catégories de salariéEs ressentent davantage les effets d'une augmentation du salaire minimum. Par exemple, l'augmentation du salaire minimum de 2010 a eu un impact sur le salaire de 25 % des femmes salariées, de 40 % des personnes qui travaillaient à temps partiel et de 55 % des personnes qui étaient employées dans le secteur de l'hébergement et de la restauration. Elle a également été tout particulièrement bénéfique pour les jeunes et les étudiantEs: alors que 70 % des salariéEs âgéEs de 15 à 19 ans ont connu une augmentation de salaire suite à l'augmentation du salaire minimum, ça a été le cas de 45 % des personnes qui travaillaient tout en étant aux études.
  • En moyenne, au Québec, l'impact de la hausse du salaire minimum cesse de se faire sentir lorsque le taux horaire dépasse 26 % de la valeur du salaire minimum. Dans le secteur privé, l'impact cesse de se faire sentir lorsque le salaire atteint 15 % de plus que le salaire minimum.

 


Créé le24 août 2016
Dernière modification19 septembre 2016

File
Boivin2012-Impact_global_hausse_salaire_minimum.pdf


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