Étude détaillée du projet de loi 130 – Le Collectif réclame de rétablir la gratuité des médicaments prescrits aux personnes à l’aide sociale et de l’inclure dans le projet de loi

« Maintenant, chose promise, chose due ! »

QUÉBEC, le 30 novembre 2005 – Alors que la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale du Québec en est à l’étude détaillée du projet de loi 130 sur la politique du médicament, le Collectif pour un Québec sans pauvreté demande au ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, de remplir maintenant l’engagement ferme de son parti et de rétablir tel que promis par Jean Charest l’accès gratuit aux médicaments prescrits pour les personnes assistées sociales jugées sans contraintes sévères à l’emploi.

Cet accès a été perdu pour ces personnes en 1998, à l’instauration de l’assurance-médicaments, en même temps que pour les personnes âgées recevant le supplément de revenu garanti. Il a été rétabli dans le budget d’avril dernier pour les personnes âgées qui, avec le supplément garanti maximal, ont un maigre revenu d’environ 12 000 $, mais non à l’aide sociale. Pourtant le gouvernement s’était engagé auprès des deux groupes.

«L’odieux est dans la demi-mesure et dans la discrimination qu’elle opère, s’indigne Vivian Labrie, porte-parole du Collectif. L’odieux c’est quand le ministre a le culot d’affirmer qu’il faudra attendre que la nouvelle politique du médicament fasse ses frais pour remplir la même promesse quand il est question de prestataires qui, avec des 6400 $ par année ont un revenu deux fois moindre. Comment peut-on dire à une personne qui a 6400 $ par année : ta cause est juste, mais on va attendre d’avoir de l’argent pour te permettre de te soigner et en attendant, on va laisser détériorer tes conditions de vie ? Après la scandaleuse demi-indexation de leurs prestations, la semaine dernière, alors que le régime fiscal et les autres prestations d’aide sociale, celles des personnes avec contraintes sévères à l’emploi, seront pleinement indexés, le ministre veut-il à son tour lancer le message aux 250 000 personnes les plus pauvres du Québec qu’elles sont des moins que rien et que leur santé n’est pas importante ? »

« Il y a maintenant sept ans que ça dure, rappelle la porte-parole. La mesure a été dénoncée à tour de bras quand le parti présentement au pouvoir était dans l’opposition. Le gouvernement précédent a reconnu son erreur en août dernier par la voix de son porte-parole. Il y a une limite à jouer avec la santé et avec la dignité des gens. Il en coûte bien plus cher en santé détériorée, en sentiment d’injustice cumulé, en coûts de santé subséquents, de ne pas le faire que d’investir les 16 M$ nécessaires pour cette mesure. En plus, de l’argent, ça se trouve : le gouvernement pourrait économiser 60 M$ sur le champ si seulement les médecins prescrivaient l’IPP (Inhibiteur de la pompe à protons) le moins cher plutôt que le plus cher et ce, sans réduire l’efficacité du traitement médicamenteux. »

Le Collectif demande au ministre et aux membres de la commission d’inclure dans le projet de loi le rétablissement de la gratuité des médicaments prescrits à l’aide sociale comme au supplément de revenu garanti, de même que pour l’ensemble des personnes ayant 12 000 $ de revenu annuel et moins.

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Créé le30 novembre 2005
Dernière modification19 août 2015

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