Hausse de 20 cents du taux général du salaire minimum

Une hausse qui ne donne pas le vertige

Québec, le 11 décembre 2014 – Concernant la hausse du salaire minimum annoncée aujourd’hui, le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce le manque de vision du gouvernement du Québec quant à l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de pauvreté.

Au lendemain de la sortie de l’Enquête canadienne sur le revenu, publiée par Statistique Canada, faisant état des 14,9 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, selon la mesure du faible revenu, le ministère du Travail annonce une hausse du salaire minimum qui ne réduira pas le nombre de personnes en situation de pauvreté. « Non seulement les taux de pauvreté resteront les mêmes, mais le pouvoir d’achat des travailleurs et des travailleuses au salaire minimum risque d’être réduit », a déclaré le porte-parole du Collectif, Monsieur Serge Petitclerc. La hausse annoncée représente une augmentation du salaire minimum de 1,93 %. Puisque l’Indice des prix à la consommation 2014 ne sera connu qu’en février prochain, il n’est pas possible actuellement de mesurer le réel impact de cette augmentation sur le pouvoir d’achat des personnes qui travaillent au salaire minimum. Toutefois, l’Indice des prix à la consommation d’octobre 2013 à octobre 2014 étant de 2,2 %, une baisse du pouvoir d’achat est à prévoir.

Le Collectif rappelle aussi qu’il faut tenir compte de la réalité du marché du travail et du contexte particulier des emplois au salaire minimum. Effectivement, pour les personnes qui ne sont pas aux études, la moyenne des heures travaillées en 2012 était de 31,3 heures pour les femmes et de 35,4 heures pour les hommes. « La trop faible hausse du salaire minimum de cette année maintiendra dans la pauvreté un nombre important de travailleurs et travailleuses qui sont en emploi à l’année. Plusieurs ne couvriront même pas leurs besoins de base! » a poursuivi M. Petitclerc.

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté considère que le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités et appliquer une nécessaire hausse substantielle du salaire minimum. « Il serait temps de mettre fin aux faux arguments qui freinent les avancées sur cette question. Certains secteurs de l’entreprise privée semblent même ne pas trop pâtir des hausses du salaire minimum. En 2010, par exemple, alors que le salaire minimum augmentait de 50 cents l’heure, le Conseil québécois du commerce de détail enregistrait des ventes de 99,9 milliards de dollars, une hausse de 6,6 % par rapport à l’année précédente. Les prévisions étaient initialement établies à 2 % pour cette année-là.», a conclu M. Petitclerc.

À l’instar du Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif revendique la fixation du salaire minimum à 11,47 $ l’heure (chiffre de 2013) et sa révision annuelle afin qu’une personne seule travaillant 40 heures par semaine sorte de la pauvreté. En se basant sur une semaine de 35 heures, une personne devrait gagner 13,11 $ l’heure pour se sortir de la pauvreté.

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Créé le11 décembre 2014
Dernière modification19 août 2015

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