17 octobre 2020 Lettre ouverte

Être dans le rouge à longueur d’année

La Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est une occasion de se rappeler que personne n’est à l’abri de la pauvreté. Particulièrement cette année, alors que le Québec a été durement frappé par la crise de la COVID-19. Des centaines de milliers de personnes qui vivaient déjà dans la pauvreté ont vu leur situation empirer. D’autres personnes y sont tombées ou, à tout le moins, ont vu se dégrader leurs conditions de vie. L’insécurité alimentaire est telle que des investissements privés et publics doivent renflouer les banques alimentaires, qui peinent à répondre à une demande jamais vue.

(Lettre ouverte de Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté)

C’est une triste évidence qu’il est plus facile de tomber en situation de pauvreté que d’en sortir. La pandémie montre, à qui pouvait en douter, qu’un imprévu peut faire basculer une personne dans la pauvreté. Elle montre aussi que la volonté individuelle a bien peu à voir avec le fait de réussir à en sortir.

Bien que la pandémie fasse ressortir toute l’importance de la solidarité sociale et des politiques de soutien du revenu, le gouvernement du Québec refuse toujours de donner un coup de main financier supplémentaire aux personnes qui sont à faible revenu.

Rappelons que les idées ne manquent pourtant pas pour lutter contre la pauvreté! On doit augmenter les prestations d’assistance sociale de façon à ce que les personnes couvrent leurs besoins de base, comme on doit augmenter le salaire minimum pour qu’une personne qui travaille à temps plein toute l’année sorte de la pauvreté. On doit également s’engager dans une lutte sociétale contre les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté pour en finir avec l’idée que celles-ci manquent tout simplement de volonté.

Le gouvernement fait des pieds et des mains pour éviter de voir le Québec sombrer en « zone rouge » et pour l’aider à en sortir. On aimerait qu’il en fasse autant pour les centaines de milliers de personnes qui, pandémie ou pas, sont dans le rouge à longueur d’année, ainsi que pour toutes les autres qui risquent de les y rejoindre.

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