11 novembre 2020 Communiqué

Mise à jour économique: Et si le Québec s’offrait la MPC (révisée)?

Plus de 800 000 Québécoises et Québécois n’arrivaient pas à couvrir leurs besoins de base avant la pandémie et leur sort ne s’est pas amélioré dans les derniers mois. Non content d’avoir laissé tomber ces personnes pendant la crise, le gouvernement du Québec semble n’avoir pratiquement rien à leur proposer pour la suite des choses. La situation exige un changement de cap, et la mise à jour économique serait l’occasion parfaite pour l’annoncer. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté demande au gouvernement de garantir aux personnes en situation de pauvreté, le plus rapidement possible, ce qui devrait être considéré comme un minimum : la couverture des besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC).

Le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc, précise que ce sont 812 000 Québécoises et Québécois qui n’arrivaient pas à couvrir leurs besoins de base avant la crise de la COVID-19 (en 2018, dernières données disponibles). « Plusieurs de ces personnes n’arrivent pas à se loger ou à manger convenablement. Elles doivent régulièrement se priver, ce qui compromet leur santé. Et la crise n’a fait qu’exacerber leurs problèmes en faisant augmenter leurs dépenses, en les isolant davantage, en augmentant la pression sur le réseau communautaire. Il est inacceptable que tant de personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec et encore plus inacceptable que le gouvernement refuse d’admettre la gravité de la situation. »

Des cibles minimalistes

Serge Petitclerc rappelle que le Collectif a plusieurs fois dénoncé l’inaction du gouvernement envers les personnes en situation de pauvreté pendant la crise. « Et rien de nouveau ne semble être sur la table pour la suite des choses. Pour les personnes les plus mal prises, soit les personnes assistées sociales, le gouvernement s’en tient aux cibles ridicules du dernier plan de lutte contre la pauvreté : amener les personnes à l’Aide sociale à 55,1 % de la MPC et les personnes à la Solidarité sociale à 77,1 %. Cela veut dire qu’elles toucheront 10 $ de plus par mois à compter du 1er janvier prochain. Rien n’est prévu au-delà de cette date. »

« La seule bonne nouvelle pour le moment est que le gouvernement du Québec semble vouloir donner suite au projet d’instaurer en 2023 un programme de Revenu de base pour les personnes avec des contraintes à l’emploi de longue durée. Bien qu’imparfait, ce programme est censé permettre à 84 000 des quelque 350 000 personnes assistées sociales d’atteindre le seuil de la MPC. »

La MPC (révisée!) : un minimum

« Là où le bât blesse, selon Serge Petitclerc, c’est que cette fameuse MPC a été révisée à la hausse par Statistique Canada en septembre dernier. Par exemple, pour 2018, le seuil est passé de 17 820 $ à 20 080 $ pour une personne vivant seule à Montréal. Pour le moment, tout porte à croire que le gouvernement ne tiendra pas compte de la révision de la MPC dans l’atteinte des cibles du dernier plan de lutte contre la pauvreté. »

« Avec la mise à jour économique du 12 novembre prochain, le gouvernement aurait pourtant une belle occasion de faire oublier l’avarice sordide qui le caractérise depuis le début de la crise, du moins en ce qui concerne les personnes en situation de pauvreté. La décence la plus élémentaire lui imposerait d’annoncer dès maintenant qu’il tiendra compte de la révision de la MPC pour respecter ses maigres engagements découlant du dernier plan de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, il devrait en profiter pour garantir aux personnes en situation de pauvreté, le plus rapidement possible, ce qui devrait être considéré comme un minimum : la couverture des besoins de base tels que définis par la MPC. Si c’est bon pour quelques personnes, ce devrait être bon pour tout le monde. »

 

À noter que le Collectif pour un Québec sans pauvreté mène présentement une campagne pour amener le gouvernement du Québec à viser la MPC pour tout le monde : La MPC (révisée!) : un minimum.

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