7 juin 2016 Fin de session parlementaire et projet de loi 70 (communiqué)

Monsieur Couillard, abandonnez l’approche coercitive à l’aide sociale!

Québec, 7 juin 2016 – À trois jours de la fin des travaux intensifs à l’Assemblée nationale, la Coalition Objectif Dignité fait appel au premier ministre du Québec pour que le projet de loi 70 soit retiré du menu législatif ou, au pire, qu’il soit modifié radicalement. En effet, même si le projet de loi fait présentement l’unanimité contre lui, la Coalition est d’avis qu’il peut toujours être transformé pour aider réellement les premiers demandeurs d’aide sociale : une condition sine qua non, le retrait de l’approche coercitive introduite par le programme Objectif emploi.  

« Nous reconnaissons que les montants supplémentaires offerts aux premiers demandeurs d’aide sociale par le futur programme Objectif emploi sont plutôt intéressants, mais en autant que les mesures soient appliquées avec toute la souplesse dont parle le ministre François Blais et que la prestation de base reste à l’abri des coupes. Nous sommes également d’accord avec le ministre lorsqu’il insiste sur l’idée que, pour la majorité des premiers demandeurs, l’emploi n’est pas la priorité, mais que c’est plutôt la formation. Cette approche devrait même être généralisée à toutes les personnes assistées sociales souhaitant adhérer volontairement au programme Objectif emploi», affirme Serge Petitclerc, porte-parole de la Coalition Objectif Dignité.

« Pourquoi alors tout gâcher avec une approche obligatoire et des pénalités financières? On ne le dira jamais assez, la très faible prestation de base est déjà une pénalité pour les personnes dites sans contraintes à l’emploi. Cette approche est en place depuis les années 1980 et elle ne fonctionne tout simplement pas. Ajouter une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 224 $ sur une prestation de 623 $, ça va rendre les gens encore plus malades, mettre des personnes à la rue ou pire encore », poursuit Yann Tremblay‑Marcotte, autre porte-parole de la Coalition.

Le gouvernement du Québec a toutes les cartes en main pour proposer aux QuébécoisEs une approche consensuelle, soit de meilleures mesures volontaires d’aide à l’emploi, de qualité et en quantité suffisante. Les travaux en commission parlementaire se poursuivent cette semaine. Ce serait l’occasion idéale pour que le gouvernement du Québec démontre sa volonté d’aider les personnes assistées sociales à se sortir de la pauvreté, pas à s’y enfoncer encore plus.