29 avril 2022 Communiqué

1er mai et hausse du salaire minimum: Le gouvernement regarde les travailleuses et les travailleurs s’appauvrir sans broncher

Le 1er mai, le salaire minimum passe à 14,25 $ au Québec, une augmentation de 75 cents. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté considère cette faible hausse comme irresponsable et insultante pour les centaines de milliers de travailleurs et travailleuses qui vivent dans la pauvreté et qui perdent chaque jour un peu plus de leur pouvoir d’achat.

Des travailleuses et des travailleurs qui s’appauvrissent

Rappelons que, depuis l’automne dernier, le Collectif revendique un salaire minimum d’au moins 18 $ l’heure. C’est le montant qu’il faut pour espérer sortir de la pauvreté en travaillant à temps plein au Québec. En 2021, 855 100 travailleuses et travailleurs gagnaient 18 $ l’heure ou moins.

« Avec son augmentation ridicule du salaire minimum, non seulement le gouvernement refuse-t-il d’aider ces personnes à sortir de la pauvreté, mais il les regarde s’appauvrir sans broncher, lance la porte-parole du Collectif, Virginie Larivière. En effet, la hausse de 75 cents n’accote même pas la hausse du coût de la vie des 12 derniers mois. Alors que l’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 6,7 % de mars 2021 à mars 2022 au Québec ─ du jamais-vu dans les 30 dernières années ─ la hausse de 75 cents du salaire minimum correspond à une augmentation de 5,5 %. »

« Et précisons que ce sont seulement les personnes gagnant moins de 14,25 $ qui profiteront de cette hausse insuffisante. Pour toutes les personnes gagnant entre 14,25 $ et 18 $, c’est le statu quo. Déjà, en novembre dernier, les Banques alimentaires du Québec nous rappelaient que le nombre de personnes avec des revenus d’emploi qui ont eu recours à leurs services a connu une hausse de 40 % entre mars 2019 et mars 2021, en raison de la pandémie et de la forte inflation. Tout porte à croire que la tendance n’est pas près de s’inverser… et le gouvernement s’en lave les mains! »

Un ministre dépassé

Pendant ce temps, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, nous apprenait le 31 mars dernier qu’il n’est « pas fermé du tout » à l’idée que le salaire minimum atteigne ou même dépasse les 15 $ l’heure en 2023, en autant que le salaire horaire moyen augmente à 30 $ ou plus.

Virginie Larivière poursuit : « En dehors du fait que ce montant est complètement dépassé, le vrai problème, c’est que le ministre se cache derrière un postulat économique fort douteux pour justifier ses hausses timides. Selon ce postulat, un salaire minimum dépassant 50 % du salaire horaire moyen entraînerait de lourdes pertes d’emploi. Plusieurs provinces canadiennes ont toutefois dépassé ce seuil au cours des dernières années, que ce soit la Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique, l’Ontario, l’Alberta ou l’Île-du-Prince-Édouard, et ce, sans impacts négatifs sur l’emploi.

« Un autre argument invoqué par le ministre Boulet est qu’il veut ménager les entreprises qui ne l’ont pas eu facile pendant la pandémie. Mais pourquoi ne se laisse-t-il pas guider par la même empathie envers les travailleuses et les travailleurs à faible revenu, qui en ont aussi arraché pendant la crise sanitaire? Pourquoi un tel parti pris? Pourquoi serait-ce aux travailleuses et aux travailleurs de payer la note? »

Pour vivre comme du monde

Le 1er mai, ce n’est pas seulement le jour de l’entrée en vigueur de la hausse du salaire minimum. C’est aussi la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, qui se tient cette année sous le thème « Pour vivre comme du monde ». Aux côtés de ses partenaires de la coalition Minimum 18$, le Collectif participera aux activités de cette journée pour rappeler au gouvernement que, pour vivre comme du monde, il faut notamment un salaire minimum d’au moins 18 $ l’heure.

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