2 décembre 2021 Lettre ouverte

L’inacceptable insécurité alimentaire

Il y a quelque chose de révoltant dans le fait que des centaines de milliers de personnes ne réussissent pas à se nourrir convenablement au Québec. Il est encore plus révoltant de constater que le gouvernement ne fait pas tout en son pouvoir pour mettre fin à cette situation, transférant plutôt la responsabilité au réseau des banques alimentaires et à la charité privée.

(Lettre publiée dans La Tribune, Le Nouvelliste, Le Quotidien, Le Droit du 1er décembre et dans Le Devoir du 2 décembre)

En cette journée de La guignolée des médias, il faut dénoncer l’inaction du gouvernement en matière d’insécurité alimentaire. Il est indigne que le Québec doive encore se tourner vers la charité privée pour assurer l’aide alimentaire aux personnes qui en ont besoin, alors qu’il a mis en place une série de services publics il y a plus de 50 ans. Les banques alimentaires accomplissent un travail remarquable. Mais ce travail ne doit pas faire oublier que l’un des maillons du filet social de l’État québécois devrait être la sécurité alimentaire.

Pour remédier à cette situation, pourquoi ne pas augmenter le salaire minimum, et ainsi permettre aux personnes travaillant à temps plein de véritablement sortir de la pauvreté ? Pourquoi ne pas augmenter les prestations d’assistance sociale, afin que les personnes puissent couvrir minimalement leurs besoins de base ? Pourquoi ne pas augmenter le montant du crédit d’impôt pour solidarité versé aux personnes à faible et moyen revenu ?

Ce n’est certainement pas avec la « prestation exceptionnelle pour le coût de la vie », annoncée la semaine dernière par le ministre des Finances, que les personnes en situation de pauvreté pourront durablement améliorer leur sort. Les personnes vivant seules ayant déjà droit au crédit d’impôt pour solidarité recevront 275 $ et les personnes en couple ou en colocation, 200 $. Des montants qui couvriront à peine la hausse du tarif d’électricité et l’augmentation du coût du panier d’épicerie.

Aujourd’hui, plutôt que de demander la charité, nous devrions être dans la rue pour dénoncer l’inacceptable — soit que des personnes ne mangent pas à leur faim au Québec — et rappeler au gouvernement ses responsabilités et ses devoirs.

 

Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté

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